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François Maurel Ravololoarisoa, Hermanito

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Depuis 2007, la région de la Sierra Nevada de Santa Marta (SNSM), au nord-est de la Colombie, est l’objet d’une vaste politique de récupération territoriale entreprise durant le premier mandat du président Álvaro Uribe Vélez (2002-2006) dans le cadre de sa Politique de Sécurité Démocratique. Derrière cette façade en travaux, une autre histoire se fait jour, moins poétique.

La Sierra Nevada représente aujourd’hui une région stratégique pour le développement du pays, non seulement de par sa situation géographique – à proximité de l’océan Atlantique elle constitue un vaste couloir de circulation depuis la frontière vénézuélienne, à l’est, jusqu’à l’Urabá, près de la frontière panaméenne, à l’ouest du pays –, mais également du point de vue de sa riche biodiversité et de ses innombrables ressources naturelles. Après la reconquête militaire de la zone, en 2004, une récupération dite « sociale devait parvenir à intégrer cette région marginalisée au territoire national.

Aussi, derrière les ambitions socio-culturelles et environnementales affichées au moment du lancement du programme, le gouvernement colombien laisse-t-il aujourd’hui s’exprimer d’autres « appétits »?, qui révèlent les ambitions économiques de l’État à l’égard de la région. Cette zone occupe une position trop stratégique du point de vue du développement économique pour que la majeure partie de son territoire soit confiée aux Indiens.

Depuis l’arrivée du président Juan Manuel Santos à la tête du gouvernement, les annonces se multiplient pour fomenter le potentiel touristique et agro-industriel de la région. Face à cette ouverture annoncée du développement, certains villages indigènes construits dans des zones particulièrement stratégiques voient aujourd’hui leur permanence menacée par les intérêts économiques qui s’affrontent pour le contrôle du territoire.

La SIERRA NEVADA DE SANTA MARTA représente environ 17 000 km2. Sur cette vaste superficie, cohabite une population d’une grande diversité et se juxtapose une multiplicité de juridictions, d’ordre administratif, politique et environnemental. Outre les quatre communautés indigènes, Kogi, Arhuaco, Wiwa et Kankuamo, peuples originels de la SNSM.

La Sierra Nevada a part ailleurs était déclarée réserve de Biosphére en 1979 par l UNESCO. La résolution n ° 002 du 17 Janvier, 2016, stipule que «l’interdiction d’entrée des touristes dans la réserve et territoire indigène du peuple Arhuaco de la Sierra Nevada de Santa Marta», a été prise par la garde Arhuaco de la Sierra Nevada de Santa Marta.

Les autorités traditionnelles autochtones du peuple Arhuaco dans l’exercice des pouvoirs conférés à la loi d’origine, la constitution et d’autres normes pertinentes, considèrent comme le commerce touristique et la présence de membres en dehors du peuple Arhuaco, en particulier les activités qui contribuent à l’endoctrinement religieux ou à d’autres utilisations non traditionnelles et les coutumes, a été considérée comme préjudiciable à l’intégrité culturelle, sociale et économique des communautés et de leurs membres, ce qui est interdit depuis longtemps sur le territoire Arhuaco.

Le point culminant du massif de la Sierra Nevada s’élève à plus de 5 000 mètres. Emergeant du littoral caribéen, les terres basses sont recouvertes de forêts tropicales et se transforment en savanes et forêts de brouillards en altitude. Pour les Indiens, la Sierra Nevada est le centre du monde. Elle est entourée par une ‘ligne noire’ invisible qui relie les sites sacrés de leurs ancêtres et délimite leur territoire. Les Indiens de la Sierra s’autodénomment ’grands frères’ et considèrent qu’ils font preuve d’une sagesse et d’une compréhension mystiques, supérieures à celles des autres peuples qu’ils appellent leurs ‘petits frères.’

Les grands frères estiment qu’il est de leur responsabilité de maintenir l’équilibre de l’univers. Lorsqu’il y a des ouragans, des périodes de sécheresse ou de famine dans le monde, ils se disent responsables de l’échec de l’homme à maintenir l’harmonie du monde. L’équilibre est établi en faisant des offrandes aux sites sacrés pour rendre à la terre ce qui lui a été prélevé.
Leurs leaders spirituels sont appelés Mamo. Ils sont chargés de maintenir l’ordre naturel du monde à travers le chant, la méditation et les rites d’offrandes.
L’apprentissage du Mamo commence dès son plus jeune âge et continue jusqu’à ses 18 ans environ. Le jeune homme est emmené dans les hauteurs des montagnes où il apprend à méditer sur le monde naturel et spirituel.

Dans notre culture occidentale, le Mamo serait à la fois un prêtre, un enseignant et un médecin.

Travaux en cours.

François Maurel Ravololoarisoa


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