Gueules d’ultra trail
Dans quel état physique et mental est on en arrivant tout près de l’arrivée d’une course longue distance en montagne ?
Je me posais cette question depuis plusieurs mois, tant l’idée de parcourir plus de 160 km sur les chemins de montagne me paraissait surhumaine.
J’ai donc installé un studio mobile au dernier ravitaillement de l’ultra trail du Grand raid des Pyrénées et proposé un portrait aux coureurs. Une séance express qui ne devait pas durer plus de 30 secondes. A ce point de la course, les premiers sont partis depuis au moins 20 h, et les derniers depuis près de de 40 h. Ils ont déjà parcouru 150 km sur des chemins pleins de pierres et escaladé et descendu près de 10 000 m de dénivelé. Tous sont extrêmement fatigués, beaucoup souffrent de douleurs variées, mais il ne leur reste que 2 km de montée et 11 km de descente avec 1 400 m de dénivelé pour passer la ligne d’arrivée. Ils sont donc tous à peu près certains de terminer l’épreuve, ce qui explique sans doute la joie qui rayonne sur le visage de certains d’entre eux. Un shooting étrange qui a duré 20h non-stop et durant lequel j’ai côtoyé des champions montrant tous une incroyable force mentale.
François Laurens