« California Dream » est la confrontation de deux visions artistiques sur le monde du surf. Nous avons tenu à produire cette exposition car bon nombre de nos collectionneurs sont attirés par la mer, et plus particulièrement par la côte Atlantique. Nous allons montrer le coté vintage du surf avec les photographies de Jeff Divine et un coté plus plasticien avec celles de François Fontaine. Les deux travaux se répondent parfaitement et nous transmettent la fraicheur & la coolitude des surfeurs qui ne cessent de fasciner depuis des décennies. « Kowabunga !!! »
Jeff Divine
Jeff Divine est né en 1950 à San Diego et a grandi à La Jolla en Californie. Passionné de surf, il commence à prendre ses premières photos de surfers dans les années 60. En 1971 « Surfer Magazine» l’engage et l’envoie dans le monde entier couvrir les meilleurs spots de surf. Il restera photographe 35 ans pour « Surfer Magazine » et le « Surfer’s Journal ». Jeff Divine possède aujourd’hui l’une des plus grandes collections de photographies de surf de 1970 à 2009.
François Fontaine
François Fontaine, né à Paris en 1968, est docteur en Histoire de l’art. Il se passionne pour les voyages et la photographie en réalisant pendant vingt ans des séries chromatiques oniriques inspirées par les cultures orientales. Depuis dix ans il explore le thème de la mémoire, individuelle et collective, en s’inspirant du cinéma et de la peinture. Ses images, hypnotiques et intemporelles, réalisées à partir de projection sur écran de films et de documentaires sont une invitation à des voyages intérieurs iconiques. Sa série « California Dream » nous entraine dans l’univers balnéaire des surfeurs californiens des années 60, un des symboles du rêve américain…
California Dream invite au voyage dans l’univers balnéaire des surfeurs californiens des années 60, un point d’orgue du rêve américain avant que celui-ci ne s’abîme dans l’exacerbation des tensions raciales et la radicalisation des contestations.
Les photographies de François Fontaine interprètent ces films et documentaires consacrés au surf, les sources ayant façonné le mythe.
Ainsi revisitées, leurs images gagnent en intensité, se révèlent symboliques et intemporelles. Les couleurs acidulées suggèrent le Technicolor de l’époque et les chromos pop art de David Hockney. Le flou fait basculer les photos dans un registre pictural évoquant Seurat ou Hopper. Le rêve californien apparaît alors comme un nébuleux décor, habité d’acteurs gravés dans nos mémoires, mais dont on a oublié les visages : des silhouettes évanescentes, des figurines cool et glamours, bientôt les marionnettes de la guerre du Vietnam.
Découvrant le surf à Hawaï en 1907, Jack London évoque « un sport de roi », des dieux chevauchant des « monstres écumants ». Un demi-siècle plus tard, en Californie devenue l’épicentre de la culture surf, la pratique est symbole de liberté, d’aventures et de sensualité. Dans une Amérique matérialiste et morale¬ ment rigide, elle prône un mode de vie déconnecté du consumérisme : un rapport puissant avec la nature, une quête d’adrénaline dans la communion avec la vague, un idéal hédoniste en phase avec la libération des moeurs.
Musclés et bronzés, les photogéniques beach boys sont un sujet en or pour les médias et Hollywood. Le Surf way of life et ses images iconiques se propagent alors dans le monde entier sur une bande son pop-rock : l’attente à califourchon sur la planche, les beaux gosses zébrant la vague en groupe, les long boards empilés sur le van, et les filles en bikinis…
Sea, sex and sun.
Olivier Darmon