OH ! noir…
Avec le noir, on ne sait jamais sur quel pied danser. On vous renvoie toujours et tout de suite à Soulages, mais en photographie, il ne s’agit pas de cela, parce que Soulages expérimente le noir dans l’épaisseur de sa matière et de ses ombres. La photographie doit jouer plus subtilement en deux dimensions seulement. Alors, on dit OH ! noir… parce que la photographie doit se débrouiller avec du noir ingrat et que le photographe doit à chaque fois s’extasier devant tant d’ingratitude de ce qui pourtant la constitue…avec le blanc et tous les gris. Heureusement…parce qu’avec le blanc, c’est une histoire d’amour sans fin, un mariage tous les matins renouvelé, où les gris innombrables servent de témoins à la conclusion des rencontres. Mais voilà : ce n’est pas toujours réussi, parce qu’il faut que, dans la brièveté de la rencontre, dans le speed dating entre la Tri X et le réel, le photographe trouve l’équilibre entre les parts obscures de la chambre noire et les plages merveilleuses de la lumière. Réussi ? Raté ? A chacun-e de juger, à chacun-e de dire si les noces valaient la peine d’être célébrées. OH ! noir …