Memoryes Cutro, Autobiographie Photographique
Memoryes Cutro est une composition d’auteur. Oui, une composition photographique d’auteur, d’un auteur qui s’immerge dans ses lieux d’origine, qui participe avec émotion à la redécouverte du temps qui fut, où la naissance de certains sentiments s’unissait à la conscience de la tendresse et du sentiment d’appartenance. La nostalgie rôde dans la nuit, l’âme agit automatiquement pour indiquer le chemin de la redécouverte, pour assumer ce qui a été afin de ne jamais l’oublier.
Combien de choses que nous portons en nous et que nous ne reconnaissons plus ! Et pourtant, une nuit suffit pour sentir que la vie n’est pas seulement ce que nous voyons, mais aussi ce que nous ressentons soudain, et qu’elle nous fait nous souvenir d’autres vies qui nous identifient en tant qu’êtres humains. Nous devenons ainsi les témoins de quelque chose de fondamental pour l’existence : l’autobiographisation artistique. Et Francesco Mercadante avec Memoryes Cutro travaille précisément sur une autobiographie sous le signe de la relation entre nostalgie-vie vécue-art.
Des images qui nous rendent le flux natif, la délicatesse et l’intensité poignante de moments qui ne peuvent être enfermés que dans une chaleur humaine d’affection, et ce sans aucune rhétorique. L’identité est avant tout ce que nous portons dans nos âmes, un bagage éternel de choses que l’on croit perdues mais qui sont en fait vivantes.
L’art photographique marque les vues, les vieux chemins, le centre historique d’un Cutro qui ne peut être oublié. C’est un Cutro qui nous parle dans la nuit : ce sont les esprits des ancêtres qui se sont imprimés parmi les vieilles maisons et les vieilles rues, ce sont les passions des amants éternels qui ne se sont rencontrés qu’au clair de lune nocturne, ce sont les spirales de l’abandon qui nous amènent à vérifier les transformations sociales qui ont eu lieu.
Memoryes Cutro est donc une autobiographie photographique, mais c’est surtout une anthologie du sens qu’un centre ancien peut et doit avoir, un être des choses du passé qui est si profond dans son intensité qu’il nous pose des questions constantes.
Aujourd’hui, nous avons besoin de sentir le giron de nos racines, après tout nous sommes comme des arbres, et nous devrions nous en souvenir, afin de revenir à bondir vers le haut pour retrouver une sagesse et un sentiment d’humanité consciente. Et Mercadante, avec efficacité, lance son regard photographique vers le haut.
Critique de Condello Giuseppe
Memoryes Cutro
Via Principe
A la nuit tombée, parmi les souvenirs d’une vie, une profonde respiration,
et je retourne à mon enfance.
Un baiser, un câlin, cent lires, une course, un sourire, une fête et c’était toujours une fête.
Les descentes, les montées, s’asseoir sur les marches et derrière les portes, la lumière de ceux qui ont la vie à te donner.
Dédié à Nonna Raffaella
Poésie de Francesco Mercadante