Qu’ont à nous dire les épaves sur notre destinée ? Francesca Piqueras est allée en Terre de feu et au Cap Vert pour tenter de percer le secret de ces géants de métal prisonniers des sables et que la rouille réduit lentement en miettes. Présentée Galerie de l’Europe (Paris 6) du 16 mars au 6 mai, cette série, intitulée Après la fin, est un nouveau chapitre du projet artistique que la photographe mène depuis plusieurs années sur les architectures marines en déshérence.
Après les infrastructures militaires abandonnées au large des côtes françaises et anglaises, les cargos démantelés au Bengladesh, les plateformes pétrolières en Ecosse, Francesca Piqueras s’intéresse donc de nouveau aux épaves qu’elle avait déjà superbement photographiées en Mauritanie (L’architecture du silence, 2012).
Les images qu’elle présente à la Galerie de l’Europe intriguent tant par leur esthétique sans faille que par leur force métaphorique. En nous révélant la puissance d’une nature qui digère et réduit à néant ces monstres mécaniques, Francesca Piqueras nous interroge sur la fragilité des œuvres humaines et les vanités de l’ère industrielle. Comme le suggère son titre, cette série invite à tourner la page. Celle d’une civilisation ivre de la puissance de ses machines et contre laquelle, de réchauffement climatique en montée des eaux, les éléments se retournent inexorablement.
Francesca Piqueras, Après la fin
Du 16 mars au 6 mai 2017
Galerie de l’Europe
55 rue de Seine
75006 Paris
France
http://www.galerie-europe.com