Le sujet central du festival de la photographie en Hongrie — l’examen des problématiques de la mémoire et de l’histoire — résonne avec les événements commémoratifs de cette année 2014, qui ont lieu aux quatre coins de l’Europe. L’exposition principale de Budapest a ainsi été organisée autour du thème de l’usage des archives dans les pratiques artistiques contemporaines.
Le centenaire de la Grande Guerre et le 25e anniversaire du changement de régime dans les pays de l’Europe centrale et de l’Est amènent à repenser les événements turbulents du siècle précédent (deux guerres mondiales, révolutions et guerres civiles, réunification de l’Ouest et de l’Est) ainsi que leur impact sur notre présent.
Les documents historiques (objets, textes, images de presse, photographies amateur, etc.) constituent les traces les plus concrètes du passé et représentent ainsi les bases d’une reconnexion possible avec celui-ci. Réinterpréter ces sources dans un climat socio-politique très différent (celui d’aujourd’hui) permettent de remettre en question de nombreux concepts et idéologies.
En effet, l’une des problématiques des plus puissantes de l’art contemporain est l’usage des archives, ce qui peut prendre forme à travers des des pratiques très différentes : se réorganisent des archives réelles selon des méthodes inhabituelles ; se construisent des biographies des personnes fictives, se réinterprètent des photos d’auteurs anonymes ; se créent des nouvelles œuvres à partir des photographies connues, etc. Malgré la différence des approches, ces méthodes s’unissent dans l’idée que la photographie est le médium quintessenciel des archives ; c’est-à-dire que le médium de la photographie permet d’ouvrir une analyse profonde sur les caractéristiques propres des archives par le fait qu’elle peut questionner le rôle qu’elles prennent dans la construction de notre compréhension du monde et, bien sûr, dans sa manipulation.
Les œuvres présentées dans l’exposition Retracings – Usage of the Archive in the Contemporary Photography (Retracer – l’usage des archives dans la photographie contemporaine) se focalisent sur les différents moyens dont les structures et les éléments des archives peuvent être remis en question.
Les artistes exposés — Ana Adam, András Bozsó, Lajos Csontó, József Hajdú, Áron Károly Sándor, Melinda Kovács, Cristian Opris, Zsolt Olaf Szamódy, Antal Tarjáni et Balázs Telek — s’intéressent aux possibilités des archives également en tant que forme d’art et objet de l’œuvre, mais aussi en tant que processus créatif qui peut générer de nouvelles compréhensions de l’information et de sa transmission.
Commissaire d’exposition : Gabriella Uhl.
EXPOSITION
Retracings – Usage of the Archive in the Contemporary Photography
Jusqu’au 12 janvier 2015
Budapest Gallery
Lajos utca 158
1036 Budapest
Hongrie
