Fabrice Monteiro est un Agouda, descendant d’esclaves brésiliens aux noms portugais. Son parcours est multiculturel : il est né en Belgique, a grandi au Bénin et vit et travaille aujourd’hui à Dakar, au Sénégal. Monteiro a travaillé comme mannequin pendant une dizaine d’années avant de devenir lui-même photographe en 2007, après avoir rencontré le photographe new-yorkais Alfonse Pagano. La photographie lui vient naturellement, d’abord en tant que modèle professionnel, il prend conscience de la complexité de la composition, de l’éclairage et de la posture. Passées derrière l’objectif, les images de Fabrice Monteiro sont à la croisée du photojournalisme et de la photographie de mode. « La diversité de mes origines est ma première source d’inspiration. Les relations entre l’Afrique et l’Europe ont constamment oscillé entre attirance et rejet, autonomisation et déni, reconnaissance et colère. Ils n’ont jamais été indifférents. L’histoire du peuple afro-européen au cours des derniers siècles, dont j’ai hérité de la complexité, est ma principale source d’inspiration. la pollution dévastatrice qui s’était abattue sur le continent. La série était basée sur neuf problèmes environnementaux différents au Sénégal, notamment les incendies de forêt, les déchets plastiques et les marées noires, et a été progressivement élargie pour lutter contre la pollution mondiale. Ce thème est personnifié dans les photos de diverses figures inspirées par les mascarades et l’animisme ouest-africains. Les silhouettes magnifiques et affligeantes ont été créées en collaboration avec le créateur de mode sénégalais Doulsy, qui a conçu des costumes de haute couture faits de déchets et de matériaux naturels.
Les dernières œuvres de Fabrice Monteiro, « 8 Mile Wall », explorent certaines des manières stéréotypées dont les Africains étaient, et dans certains endroits, continuent d’être affichés. La série a été inspirée par une conversation qu’il a eue avec son père quand il s’est rendu compte qu’en tant qu’homme noir, la seule façon d’être traité avec considération en Europe à l’époque était de porter un costume trois pièces. Malgré l’accroissement des espoirs concernant les perspectives de l’Afrique, Monteiro pense que, d’une certaine manière, nous essayons toujours de porter des costumes trois pièces. Monteiro a une suggestion pour ceux qui pourraient s’intéresser à la photographie : « Je crois qu’il faut commencer à regarder en soi, ce qui vous préoccupe, vos colères, vos peurs, ce que vous ne comprenez pas afin de trouver le sujets qui vous intéressent et de les développer. La grande chose à propos de la photographie, dit-il, c’est que le médium est presque une thérapie.
The Prophecy, 2013 – 2020
Déclaration de l’artiste (version courte) :
« Le projet Prophecy est né au Sénégal en 2013 avec l’objectif de contribuer à l’éveil de la conscience écologique de la nouvelle génération. Je voulais créer un conte qui mêlerait animisme et écologie pour mieux parler aux cœurs. Des personnages composites, inspirés des mascarades en Afrique de l’Ouest et ailleurs, émergent des nappes de pétrole, des dépotoirs, des paysages desséchés et brûlés pour délivrer un message d’avertissement et de responsabilité aux humains.
Mon objectif est de créer une prophétie mondiale dans laquelle autant de cultures et de continents que possible sont représentés. Chaque fléau, chaque problème ne concerne pas seulement le pays où il est traité, mais l’ensemble de l’humanité. En m’appuyant sur les croyances et les traditions de chacun, je cherche à construire des ponts entre tous pour une approche plus globale de ce défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité. »
Fabrice Monteiro
Fabrice Monteiro
Né à Namur, 1972
Nationalité : Belge/Béninois
Vit et travaille au Sénégal
Prix Pictet Fire
26 mai – 15 octobre 2023
Fotografiska Museum New York
281 Park Ave S, New York, NY 10010
https://www.fotografiska.com/nyc/
Prix Pictet
https://prix.pictet.com/
