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Fotofever –Facing

Preview

« Faire face. Face au temps, à l’instant, à l’accueil bienveillant d’une mer, d’une plage, d’une falaise, dans un océan bleu azur à l’horizon lointain, insondable, pénétrant. Faire face. Nu, totalement dévêtu. Soi, sa pudeur, sa vertu. Faire face : tourner le dos ! Au quotidien lancinant qui dévide ses bonheurs et ses affres et s’écoule au tempo. À l’humaine fourmilière familière, ses conventions, ses débâcles, ses rêves, ses illusions, ses cachots. Faire Fi ! Et poser là, à l’infime limite entre le simple plaisir d’être et le choix du devoir paraître, sous l’objectif de l’artiste Caroline Deloffre.

Tous ceux que vous voyez sur les photos de la série Facing n’emploieraient sans doute pas ces mots pour évoquer ces photos d’eux pris à même la peau. Cette expérience unique menée depuis plus d’un an par Caroline Deloffre est osée : demander à des inconnus de se déshabiller au bord de l’eau, ici ou ailleurs, en pleine lumière et d’offrir leur nudité à l’objectif… pourrait choquer. Et pourtant, avec sa sincère douceur, elle convainc chacun de son projet, elle qui s’attache tant à la clarté de l’humanité. Son oeuvre insolite à l’esthétique répétitive invariablement mouvante en regard de ces anonymes, hommes et femmes, seuls ou en couple, est-ce là la définition de la liberté ? De l’être face à l’univers premier ? Du temps qui passe sans compter ? Puisque de chaque corps n’exulte que la beauté, de chaque mer la sérénité…L’artiste-photographe explique peu laissant toute place au ressenti du spectateur interloqué qui découvre – intrigué, subjugué, amusé, voyeur ou scandalisé ? – cette série d’images, prémisse d’une aventure qu’elle entend mener jusqu’à apaiser sa soif de vérité.

Catherine Maliszewski, Collaboratrice du Journal Le Monde

Caroline s’initie à la photographie avec le vieux Pentax de son père dont la cellule ne fonctionnait plus. Après des études d’histoire de l’art à la Sorbonne et de photographie à l’Ecole des Gobelins, elle voyage à travers le monde avant de s’installer un temps à New-York. Fascinée par la frénésie de la ville et nourrie par la profusion des scènes et des images générées par cette énergie, Caroline apprend à voir et aiguise son regard en collaborant à l’édition d’un guide culturel. Elle y appréhende à la fois l’humain et le paysage urbain.
De retour à Paris, elle travaille dans la publicité pendant plusieurs années avant de commencer comme photographe de plateau pour le cinéma.

Dans son travail personnel, elle explore d’abord le paysage : urbain ou industriel puis les paysages abandonnés ou inhabités, et les bords de mer. Parallèlement, elle s’intéresse au monde la nuit – ses lumières, ses acteurs et leurs extravagances, son mystère poétique ou inquiétant – théâtre de tous les fantasmes. Cette recherche aboutit à une exposition personnelle à Paris « Nyctalope » en 2010.
Au coeur de sa réflexion, demeure l’être humain. L’homme et ses rapports à la nature, au monde qu’il a construit, et plus intimement, les petits riens du quotidien, l’anonymat, la solitude. Dans une démarche spontanée, Caroline saisit des instants de vie en utilisant la lumière ambiante ou naturelle.

Basée à Paris, elle collabore avec la presse et différentes agences de communication et travaille pour le cinéma.

Facing de Caroline Deloffre ([email protected]) est exposé au salon Fotofever et à la galerie Charlot jusqu’au 19 novembre.

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