Le Fort Rottembourg, situé au cœur de Rabat, incarne un véritable carrefour entre l’histoire et la modernité, en hébergeant l’art de la photographie dans un cadre unique. Ancré dans l’imaginaire collectif de son quartier, cet édifice emblématique se dresse face à l’océan, offrant ainsi une vue spectaculaire qui enrichit l’expérience des visiteurs.
Lieu d’accueil et de rencontre, le fort encourage les visites des musées et se distingue par sa capacité à recevoir le public dans les meilleures conditions, offrant un espace à la fois chaleureux et propice à la contemplation. Il joue un rôle essentiel dans la promotion de la richesse de la scène photographique, tant marocaine qu’internationale, en devenant un véritable pôle culturel. À travers ses expositions, le Fort Rottembourg participe activement à la mise en valeur des talents émergents et des figures iconiques de la photographie, tout en contribuant à faire rayonner l’art visuel au-delà des frontières.
L’exposition l’Odyssée contemporaine de Reza trouve sa genèse dans une vision et une invitation.
La vision fut celle de Rachel Deghati, auteure, directrice éditoriale, commissaire d’exposition, et compagne de vie et de projets du photographe Reza d’exposer l’œuvre de ce dernier au Maroc.
L’invitation fut celle de Mehdi Qotbi, peintre et président de la Fondation des Musées nationaux qui proposa à Reza, d’investir le Musée National de la photographie à Rabat.
Ainsi vit le jour cette exposition d’envergure inaugurée le 10 décembre dernier dans le bel écrin architectural du Fort Rottembourg, théâtre d’une installation photographique majeure scénographiée en extérieur par Reza, et dont le commissariat d’exposition a été assuré par Rachel Deghati et Pierre Bongiovanni. À l’extérieur du musée, le ton visuel est donné. De loin, on peut contempler l’envol d’une femme vers l’océan en très grand format. Des totems appellent les passants à découvrir vingt-cinq photographies, une introduction de l’exposition, en accès libre.
Sur les remparts, côté musée, une Odyssée contemporaine invite par l’image, le visiteur à explorer mille mondes et une seule humanité à travers une mosaïque de près de 400 portraits, telle un face à face avec la beauté et la diversité.
Les sept salles, à l’intérieur du Musée, sont une invitation visuelle et poétique à parcourir le conte d’Orient la conférence des oiseaux du poète persan du 13ème siècle, Attar. Sept salles pour les sept vallées du récit, la vallée de la connaissance, la vallée de la quête, la vallée de l’amour, la vallée de la beauté, la vallée du détachement, la vallée du néant et la vallée de l’univers. Dans ces salles, photographies documentaires des conflits couverts par Reza et photographies plus méditatives de cet artiste et poète de l’instant, sont entrelacées et forment avec une grande cohérence, un cheminement. Les mots dans cette odyssée ont une place essentielle, ils forment un cartel de texte pour chacune des images, offrant ainsi une lecture complémentaire de la photographie.
Dans les méandres des couloirs du musées, des voix de femmes murmurent en arabe, français et anglais, des poèmes sur le voyage et l’amour. Ils nous disent combien la place de la femme est centrale dans l’œuvre du photographe.