Foto/Industria, à sa cinquième édition, propose un certain nombre (11 pour être précis) d’expositions photographiques qui animent la ville et qui sont dans des lieux fascinants. « FOOD » est le fil conducteur de l’édition 2021 de Foto/Industria, la première biennale consacrée à la photographie sur l’industrie et le travail, promue par la Fondazione MAST. Dans des lieux ultramodernes comme la Fondazione MAST, qui accueille l’exposition d’Ando Gilardi, dans des sites historiques, sous les hautes voûtes d’une ancienne église transformée en bibliothèque ou dans des palais nobles, les photographies interagissent avec les fresques, créant un contraste qui les mets l’un l’autre en valeur.
L’alimentation est un sujet de la plus haute importance en raison de ses liens avec la philosophie, l’histoire, la biologie, la science, la politique et l’économie. Et tout cela appelle à des réflexions sur la complexité du « thème alimentaire ».
Selon le directeur artistique et commissaire de la Biennale, Francesco Zanot, « La nourriture est un indicateur clé pour analyser et comprendre des civilisations entières. Les modes de production, de distribution, de vente, d’achat et de consommation des aliments changent constamment, mais ils encapsulent toujours certaines caractéristiques distinctives de toute époque, période historique ou milieu culturel et social ».
« Comme la photographie, la nourriture est un langage qui incorpore et diffuse des messages. De plus, la photographie et la nourriture sont toutes deux étroitement liées à la technologie », ajoute Zanot.
Chaque exposition de la Biennale Foto/Industria est une « étude de cas », et toutes ensemble, elles couvrent un siècle, des années 1920 à nos jours, traitant, par exemple, de l’industrie alimentaire et de son impact sur le paysage, les marchés et les traditions locales, la relation entre la nutrition et la géographie ; la pêche en mer et en rivière, la mécanisation des cultures et de l’élevage. Comme il s’agit de photos sur la nourriture (pas de nourriture), ils essaient d’examiner la complexité d’un sujet qui implique de nombreux domaines. Et les deux (nourriture et photographie) tendent à la mondialisation, tout en conservant leurs spécificités.
L’exposition Fototeca, au MAST, est consacrée à Ando Gilardi, protagoniste éclectique de l’histoire italienne de la photographie, montrant ses reportages photographiques ainsi que des matériaux de ses légendaires archives iconographiques, fondées en 1959. En plein centre de Bologne, on peut visitez les autres expositions, comme Schokoladenfabrik (1928) de Hans Finsler, l’un des pères de la photographie objective dans les années 1930, M + Trails de Takashi Homma, et Favignana, qui dépeint l’abattage du thon (1951) d’Herbert List. Le parcours photographique de la Biennale comprend Factory of Original Desires de Bernard Plossu et Laboratory of forms de Jan Groover. De plus, Vivien Sansour présente Palestine Heirloom Seed Library, sur la protection de la biodiversité, tandis que Henk Wildschut présente Food, images de nouvelles technologies pour la production de plus en plus intensive et extensive de l’industrie alimentaire. Et enfin, In the Belly of the Beast de Mishka Henner, Fisheye de Maurizio Montagna et Money must be made, traitant du plus grand marché de Lagos au Nigeria, de Lorenzo Vitturi.
Recueillir autant d’indices sur l’industrie alimentaire permet de passer de la photographie objective à la nature morte et au minimalisme, des agrandissements et de l’abstraction à la standardisation de la nourriture (et de ses particularités), à la vitesse de consommation des ressources. Sans oublier la photographie métaphysique, les études sur les traditions et l’ethnographie, les curiosités aussi, afin de souligner la complexité des relations entre les hommes et la nourriture. L’alimentation concerne aussi les enjeux économiques et géopolitiques, la sensibilisation et l’information.
Le catalogue Foto/Industria 2021 a un angle particulier : qui peut convenir aussi bien à côté du garde-manger que sur la bibliothèque du bureau. « C’est un hybride. C’est un volume qui mélange les mondes de la photographie et de la cuisine créé par le chef et écrivain Tommaso Melilli, qui interprète les images et les thèmes de chaque exposition comme un plat original », dit Zanot. Et le catalogue, comme l’expérience directe de la visite des expositions, permet « d’explorer, à partir des images, le passé et le présent d’un sujet qui concerne chaque jour de notre vie ».
Paola Sammartano
FOTO/INDUSTRIE . V Biennale de la Photographie sur l’Industrie et le Travail . NOURRITURE
Du 14 octobre au 28 novembre 2021
Bologne, Italie
