La Fondation A présente Ray K. Metzker : City Lux.
La ville comme lumière. La vie et la lumière. Ray K. Metzker, né et élevé à Milwaukee, dans le Wisconsin, a développé très tôt une affinité émotionnelle avec les ondes lumineuses tout au long de sa carrière. Les vastes villes de Chicago et de Philadelphie ont offert à Metzker un monde d’opportunités à explorer, et lui ont permis de s’exprimer intensément dans un domaine où ses pairs et prédécesseurs, notamment ses professeurs Harry Callahan et Aaron Siskind à l’Institute of Design de Chicago, avaient déjà laissé leur empreinte dans les années 1950 et 60. Il n’empêche. Grâce à un apprentissage expérimental délivré dans cette école, fondée sous le nom de New Bauhaus Chicago, en 1937, par l’artiste et enseignant d’avant-garde Lászlò Moholy-Nagy, Ray K. Metzker, va développer une grande maîtrise visuelle.
À contre-courant d’une street photography ou d’une photographie humaniste bien trop conventionnelles pour son audace créative, il aura su, surtout, et comme rarement, s’approprier l’espace urbain, dans ses hautes comme dans ses basses lumières.
Cette exposition, la seconde d’importance en Europe après celle organisée par le musée de l’Élysée à Lausanne, fin 2007, nous permet de le célébrer dix ans après sa disparition – le 9 octobre 2014 – en présentant plus de cent photographies. Ces tirages en noir et blanc, aux valeurs tonales d’une richesse incomparable, ont été réalisés par le photographe lui-même. Ils proviennent de la succession de Ray K. Metzker à Philadelphie, en Pennsylvanie, ainsi que de la Galerie Les Douches à Paris, qui le représente exclusivement en Europe. Plusieurs séries emblématiques sont rassemblées ici, dans les espaces de la Fondation A : The Loop (1957-1959), Europe (1960-1961), Early Philadelphia (1962-1964), Pictus Interruptus (1976-1980), City Whispers (1980-1983) et Composite à partir des années 60.
Leur point commun ? Une découpe géométrique de la rue, à travers ses lignes verticales et horizontales, une inventivité formelle – double exposition, superpositions de négatifs, grilles composites, recherche abstraite… abstractions créées ou trouvées – et, enfin, une maîtrise totale de la lumière, avec ses éclats éblouissants et ses ombres imposantes.
Elles confèrent au travail de Ray K. Metzker un statut particulier dans l’histoire de l’art américain du XXe siècle : celui d’un homme d’origine modeste, longtemps sous-estimé, qui s’est affranchi des codes d’une esthétique narrative pour faire briller l’astre de la photographie monochrome.
Françoise Morin et Philippe Séclier,
Commissaires de l’exposition
Ray K. Metzker : City Lux
Jusqu’a 22 décembre 2024
Fondation A
Avenue van Volxem
1190 Bruxelles
www.fondationastichting.com