Les Halles, samedi 17h
Une moto, un side car des années 50, rideau rouge et de la musique, Stan Guigui s’amuse. Pour l’occasion, il a même prévu des accessoires pour les volontaires. Casques de motard, lunettes et blousons en cuir. Très à l’aise avec les gens, les familles se lâchent. Et ce, même devant les 40 personnes qui attendent leur tour. Quand vient l’heure de sortir du véhicule et de quitter la salle, les enfants pleurent et se roulent par terre. Forcément.
Comme le dit lui-même le photographe,
« L’ambiance était bonne sur ces deux jours, même si c’était intense ! C’est un exercice intéressant, très différent du milieu professionnel. Je ne fais pas de studio généralement mais plutôt du reportage. Quelque chose de vivant. Il faut que quelque chose me transperce pour que je fasse une photo. Ici l’enjeu pour moi était d’éviter d’obtenir un aspect « figé ». Je fais très peu de commande en temps normal, afin de pouvoir garder ma liberté. »
Ce qui l’a marqué ?
« Ce que j’aime ici, c’est le contact avec les gens, ils sont heureux ! Hier quelqu’un m’a remercié au moins dix fois pour son portrait ! C’était très touchant. Tout le monde joue le jeu aussi, même s’il y a parfois plein de monde. Il y a un véritable échange, je n’ai pas eu de personnes « coincées ».
Je ne me considère pas comme portraitiste. Le portrait est un exercice difficile. Peut-être l’un des plus difficile avec la nature morte. C’est le reflet de l’âme. Alors quand il y a sept personnes..! Il faut trouver l’instant, le moment magique dans le banal et le quotidien. Cela demande d’être disponible et à l’écoute. Faire de la photo c’est un acte de générosité en quelque sorte. Il faut que l’on arrive à rendre les gens beaux sur les photos. Je le referai avec plaisir !»
Stan Guigui est né à Paris en 1969. Photographe français membre de l’agence VU’, il vit à Paris.
Juliette Deschodt