Ternes, samedi 16h
Au milieu du brouhaha, parmi les livres jeunesse, Rip Hopkins s’est installé. Ici, le photographe a choisit d’utiliser un rétroprojecteur afin de projeter ses images, pour créer différents univers. Rip façonne ses modèles, pour qu’ils prennent telle ou telle pose. Le rendu est unique, très cinématographique.
« J’ai demandé aux gens de se toucher, cela permettait de casser la glace, même devant tout le monde. Parfois les couples ne s’étaient pas touchés ou embrassés depuis des années ! Très tendus au début, au fur et à mesure ils se relâchaient. Ils prenaient beaucoup de plaisir, oubliant l’appareil et le monde autour. En quelque sorte, ils deviennent les comédiens de leur propre film.
C’est la première fois que je participe à l’opération, et la dernière. La qualité demande du temps. J’essai de faire un ressenti en adaptant les photo par rapport aux personnes photographiées. Je mets toujours en scène mes portraits. Généralement je prends les gens en photo chez eux, le lieu change. D’où l’idée de projeter des images, pour changer de cadre. La Fnac au départ, dans les années 70 était une association pour les cadres, qui achetait du matériel électronique. Elle faisait des achats groupés pour ensuite le revendre à la concurrence. Je trouvais intéressant d’utiliser les technologies qui sont vendues en magasin pour mes prises de vues (le rétroprojecteur par exemple). Cela fait le lien avec la Fnac. Si j’avais dû faire des photos pour un collectif agricole, il y aurait eu des vaches dans mes images, un boulanger, des baguettes etc. J’essaye de garder une certaine cohérence dans mon travail. »
Je recroise une famille aperçu plus tôt sur le shooting de Paolo Verzone. Au complet cette fois, ils se sont même changés pour l’occasion.
Rip Hopkins est né en 1972 à Sheffield. Photographe anglais membre de l’agence VU’, il vit à Bruxelles.
Juliette Deschodt