Présenté aux lectures de portfolios du festival photo de Łódź en Pologne, ce travail d’une jeune photographe polonaise présente sa quête d’autonomie par le récit de différents rituels ésotériques.
Issue d’une famille très catholique, comme il en existe beaucoup dans son pays, Aleksandra Szajnecka a souhaité un jour prendre de la distance avec la vie religieuse de son entourage et tenter d’ouvrir d’autres pistes à ses croyances. Ainsi, elle documente en des photographies étonnantes le chemin de cette émancipation par ce qu’elle qualifie de rituel magique. Des actes comme se couper les cheveux le soir de la pleine lune ou de se fondre au tronc d’un arbre dans la forêt la nuit qu’elle enregistre avec son appareil photo.
Ce qui est frappant est notamment la relation très forte qu’elle semble nourrir avec la nature qui l’entoure. Comme elle le dit elle-même, la vie dans une grande ville fait souvent perdre ce lien avec la faune et la flore, et c’est en arpenteur de ce monde englouti que la photographe souhaite se situer, témoignant de la beauté d’une relation quasiment charnelle avec les éléments naturels.
« J’ai mis un an à étudier ces rituels et j’ai décidé après ce temps d’apprentissage de les photographier », explique Aleksandra Szajnecka qui ajoute : « Il m’a fallu briser la barrière entre ce qui est rationnel et ce qui ne l’est pas ». Ainsi, chez elle, s’est mis en place peu à peu un atelier tourné vers la magie de la nature comme elle l’explique, élever des papillons de leur état de larve à leur déploiement dans les airs ou des champignons jusqu’à ce qu’ils deviennent énormes.
Jean-Baptiste Gauvin
