Découvert aux Rencontres d’Arles 2011, Fernando Montiel Klint réalise des mises en scène où se rencontrent l’absurde et l’essentiel, l’élévation et la régression. Ces situations émanent de l’imaginaire des rêves et des fantasmes, et éclatent le périmètre étroit de la pensée diurne, censurée par de multiples et sombres logiques rationnelles.
Les addictions aux technologies actuelles fortement encouragées par une lame de fond sociale et culturelle tendent à faire de l’homme un être en interaction permanente avec des mondes virtuels. Ce dernier est amputé mentalement de son enveloppe corporelle et organique et ne se réalise que dans des actions purement fictives. L’âme, l’identité, la liberté intérieure sont pour le photographe réduites à peau de chagrin et l’introspection chose inexistante. Fernando Montiel Klint crée sa propre introspection ; il se met en quête du «moi» en errance, de sa liberté animique. La photographie lui permet sa libération mentale, qui advient par la magie qu’opèrent les mises en scène savamment orchestrées.
Pouvoir imager une vision mentale est une chose tout à fait extraordinaire. Chez Montiel Klint, l’effet visuel est captivant et réussi, l’être est comme un souffle bruyant ou silencieux, suspendu artificiellement par un acte de création photographique. L’être comme une idée dans les airs, dans un flottement de pensées, en proie aux tensions vitales et lumineuses d’un marionnettiste fantasque.
Pascale Giffard, novembre 2011
Fernando Montiel Klint est né au Mexique en 1978, il vit et travaille au Mexique. Il a étudié la photographie à l’Escuela Activa de Fotografia et au Centro de la Imagen, Mexico. Il est représenté au Mexique par la Galeria Fernando Pradilla, et à New York par la CTS Gallery.
Fernando montiel Klint
Jusqu’au 16 décembre
Espace Dupon
74, rue Joseph de Maistre
75018 Paris