Nous ne prenons pas toujours le temps de les voir, pourtant, si l’on y pense, elles sont nombreuses dans nos rues.
Souvent, elles m’interpellent, alors je les immortalise et les rassemble.
Désormais inutiles et anonymes, on les croise parfois à l’angle d’une rue, au détour d’un chemin, dans une ruelle obscure ou encore à l’arrêt d’un bus. Encore fringantes, du moins en apparence, bien souvent décrépies, éventrées ou avec un pied cassé, ces orphelines, loin de leur environnement premier, gardent en elles l’empreinte d’un passage, une mémoire.
Elles semblent aujourd’hui égarées, un peu perdues, au croisement de leur vie : que leur réserve le destin ? Une vie nouvelle peut-être, si une bonne âme les prend en charge ? Ou bien la décharge ?
Elles, dont l’assise fut longtemps en intime compagnie, sont ces chaises errantes, esseulées, peut-être redevenues sauvages, victime d’un abandon brutal et sans témoin.