« Si vous changez votre façon de regarder les choses, les choses que vous regardez changent. » – Wayne Dyer
Circuler. Marcher. Errer. Flâner. Aller à… Tant de mots pour définir le va-et-vient ritualisé des citadins qui déambulent chaque jour dans les rues et les avenues des grandes métropoles occidentales. Qu’il se promène, se rende sur son lieu travail ou vaque à ses occupations, le pensionnaire des citadelles promène de manière presque imperceptible ce sentiment d’âme égarée au milieu de l’univers bétonnée qui l’entoure. Comme si, en cours route, la modernité avait échoué à lui fournir un bonheur qu’elle avait tant promis. C’est précisément ce décalage qui m’intéresse et que j’explore dans mon travail photographique. La manière dont les grandes villes, à la pointe de la technologie et à l’avant-garde des grands mouvements sociétaux et culturels, ont accouché de silhouettes arpentant d’un pas solitaire le bitume d’un paysage urbain dans lequel elles s’évaporent lentement. Bien que souvent visible qu’une fraction de seconde, démarche, posture ou regard hagard, témoignent pourtant de cet état.
L’oeil de mon objectif tente donc de saisir cette contemporanéité si fascinante et à la fois si désarçonnante, de capter ce moment furtif, ce léger battement, celui qui laisse apparaître le singulier photographique quand l’ordinaire est conjugué au pluriel.
Fabrice Cilpa