« Le visage, un regard, un œil, la lumière qui absorbe, dédouble par jeu de superposition de surface. Se crée une marge — entre deux vies en une. Photographier et scénographier pour ne pas réduire ces marges qui n’en font qu’une. Rien ne la plombe. L’œil revient, occupe l’espace et le temps. Enfermé dans sa cellule il bouge, rejoint un lointain obscur. Comment le délivrer et se délivrer ? Sans fin il revient, regarde celle ou celui qui le regarde, il appelle l’instant, le redoute. Personne à qui parler ? Solitude ? Peut-être. Ne rien savoir de ce qu’il voit, a vu, cache peut-être. Mais lui-même ignore ce que l’on voit en lui. Celle ou celui inconnu(e) et cherché(e). Inconsolé, inconsolable. Il tient à distance, épie. Appelle l’autre qui le repoussait lorsqu’il se portrait vers lui.
Œil indomptable. Agonisant qui supplie de lui porter secours. Reste l’indicible. Entre passivité, densité, extension, ouverture. L’œil guette ce qu’un désir fait apparaître dans le lointain. Il ne se contente pas de prendre ce qui est devant lui mais ce qui n’avait pas été perçu. Par effet d’écho visuel, par buée silencieuse s’émettent les années qui ont fui. L’œil n’efface pas les traces. Il les souligne. A l’écart du visage mais pour tordre la peur de l’obscur. Chercher encore ce qui ne se quitte pas. Ce qui ne se quitte plus. »
(Jean-Paul Gavard-Perret)
Vernissage : le vendredi, 10 novembre à partir de 18h30.
Lecture théâtralisée : le samedi, 18 novembre à 16h.
Plus d’informations sur www.igda-2-0.org
Informations
Igda 2.0
16 rue des Croisiers, 14000 Caen, France
10 novembre 2017 au 23 novembre 2017