Dans l’exposition É preciso ver no escuro (Il faut savoir voir dans le noir), récemment inaugurée à la galerie Silvia Cintra à Rio de Janeiro, Laercio Redondo (né en 1967, à Paranavaí) explore la photographie amateur, et ses modes de présentation. C’est en partant de photographies d’anonymes et de documents initialement voués à la disparition, que l’artiste a trouvés ou glanés au cours des dernières années, qu’il construit une exposition dans laquelle il vise à explorer la mémoire collective.
En partant des archives, Redondo cherche à créer d’autres discours, d’autres manières de les appréhender. Une série d’images mettant en scène un couple se photographiant l’un et l’autre pendant leurs vacances est présentée sur des supports en céramique (une évocation à cette tradition amateur du siècle dernier qui consistait à reproduire des photographies sur des assiettes en porcelaine pour ensuite les accrocher au mur?), un ensemble constitué d’images montrant différents plans d’un portrait encadré d’une personne disparue semble chercher sa place, son juste cadrage — puisque les photographies apparaissent présentées de manière décentrée sur des fonds noirs —, une carte postale se retrouve agrandie au format d’une toile appuyée contre le mur, un fragment issu d’une vidéo Super 8 se retrouve présenté sur un caisson lumineux…
Si l’exposition vise à souligner la perte de sens originel des images et l’effacement de la mémoire collective, l’exploration de nouveaux formats, associations et modes de présentation viennent remettre en question les modes d’appréhension classiques de ce type de documents, et ainsi créer de nouveaux discours, promesses de nouvelles existences possibles pour les images.
Informations
Galeria Silvia Cintra + Box 4
Rua das Acácias, 104 - Gávea, Rio de Janeiro - RJ, 22451-060 Brésil
23 novembre 2017 au 22 décembre 2017