Cette exposition rassemble deux artistes: Juliette Bates et Christine Mathieu autour du thème du libre arbitre.
Chacune à leur manière, exprime ce qui nous révèle, ce qui nous caractérise: à la fois cette envie et ce besoin de se sentir libre et aussi de quelle manière notre passé, nos origines, notre inconscient nous conditionnent. Et bien entendu, n’oublions pas notre mort inévitable!
Elles font toutes les deux le parallèle entre l’homme et la nature: chez Christine Mathieu, la fleur, sous ses aspects délicats, se retrouve enlacée et contenue et chez Juliette, c’est l’animal qui se retrouve dompté.
A travers leurs œuvres, nous pouvons nous demander si ce n’est pas la nature qui serait finalement plus libre que l’homme étant donné qu’elle est dépourvue de toute raison. En même temps c’est ce libre arbitre qui nous différencie des autres espèces vivantes. Est-ce que nos choix ne seraient pas aussi conditionnés?
Des expériences telles que celles de Benjamin Libet, scientifique pionnier dans le domaine de la conscience humaine, ont ainsi prétendu donner une réponse à la question que les philosophes se posent depuis l’Antiquité: sommes-nous libres ou bien déterminés?
Libet et ses collaborateurs ont mis en place un protocole expérimental permettant d’étudier, grâce à des électrodes implantées dans le cerveau des sujets, les corrélats neuronaux d’un acte volontaire simple, tel que la flexion d’un doigt. Ils ont ainsi comparé l’instant où le sujet rapporte verbalement son intention d’agir, avec l’instant où un événement cérébral se produit pour préparer au mouvement. Or, ces expériences ont montré que le processus cérébral (appelé « readiness-potential ») se produit quelques centaines de millisecondes avant la prise de conscience du sujet. D’où la conclusion, formulée par Libet et ses collaborateurs, que le libre-arbitre, en tant que capacité d’initier une nouvelle chaîne causale, n’existe pas. La cause de l’acte serait en réalité le processus cérébral en lui-même, et non la prise de conscience, qui apparaît plus tardivement. Néanmoins, Libet fait l’hypothèse d’un « droit de veto » qui permettrait au sujet d’empêcher la production de l’acte. Dans l’intervalle de temps qui sépare la prise de conscience de l’intention d’agir, de l’acte lui-même, le sujet pourrait ainsi à tout moment décider de « ne pas » agir. Ce droit de veto serait-il tout ce que nous pouvons sauvegarder de notre « libre-arbitre », au vu des expériences neuroscientifiques?
Plus d’informations sur www.segolenebrossette.com
Informations
Ségolène Brossette Galerie
54, rue des Trois-Frères 75018 Paris, France
20 octobre 2017 au 16 décembre 2017