Ces nouvelles œuvres de Jocelyn Philibert constituent un contrepoint radical à ses images antérieures de nuit.
« Les captations n’ont pas lieu dans l’obscurité mais en pleine lumière. Le soleil derrière moi s’est substitué au flash. L’arrivée de figurants apporte comme un supplément de réalité. La technique reste cependant la même, soit la construction de l’image sur écran d’ordinateur à partir d’une mosaïque de clichés numériques et de profondeurs de champ. C’est comme si avec de la photographie je faisais de la peinture. La nature tient toujours un rôle insistant au pouvoir évocateur intrinsèque, notamment les arbres grandioses. En fait, je ne ferais pas ces images si je n’arrivais à y insuffler une impression de réalité tangible, presque palpable, dans lesquelles le regardeur a envie de pénétrer, condition sine qua non à leur existence. La présentation se veut objective, le regard scrutateur, intrusif, la scène aspire à l’authenticité et à la vérité. Pourtant, comme mes images de nuit, ces images de jour semblent hantées par l’étrangeté. Les figurants installés dans des lieux surdimensionnés s’en trouvent à la limite de la fiction ; la familiarité qu’on peut percevoir au premier regard est contaminée par le doute ; l’image glisse dans un ailleurs fantasmé. Il en résulte une représentation au réel décalé qui suggère que l’illusion est peut-être l’essence même de la réalité. »
Après trois années d’études en communications à l’Université du Québec à Montréal, Jocelyn Philibert entreprend une démarche en arts visuels qui l’amène à explorer la sculpture et l’installation, le simulacre étant son dispositif privilégié. La découverte du numérique sera un tournant, l’image devenant le principal moteur de sa recherche. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions au Québec et au Canada, et ont été présentées en France et en Allemagne. Une monographie lui a été consacrée : Surréel (Alma, Sagamie Éditeur d’art, 2007). Sa démarche a été commentée dans plusieurs publications dont Espace, Le Sabord, Vie des Arts, Prospectives Book (Paris). À l’été 2017, la revue Ciel Variable [no 106] a présenté son travail sous la plume de Franck Michel. Il est récipiendaire de plusieurs bourses et ses œuvres font partie de collections publiques et particulières.
La Galerie est ouverte du mardi au samedi de midi à 17 h.
Plus d’informations sur http://occurrence.ca/ & http://www.jocelynphilibert.com/
Informations
Occurrence- Espace d'art et d'essai contemporain
5455 Avenue de Gaspé #108, Montréal, QC H2T 3B3, Canada
03 mai 2018 au 09 juin 2018