Du 18 novembre au 31 décembre, la galerie L’ANGLE présente La Peau du Monde du photographe Fabrice Domenet, une exposition jouant sur l’idée du sensible, de l’épiderme, de la surface et de la profondeur.
« Le passé que je contemple a été vécu et dès que je veux entrer dans sa genèse, je ne peux ignorer qu’il a été un présent. », écrivait M. Merleau-Ponty dans Les Aventures de la dialectique.
La Peau du Monde apparaît ici comme un symbole qui conjugue les dimensions du dedans et du dehors. Une surface de délimitation qui dialogue, dans un va-et-vient incessant entre intérieur et extérieur ; une Peau tendue entre touché et touchant, un espace de contact qui entre en résonnance avec le Monde. Élément de transition mouvant, dont la dimension plastique traduit inexorablement l’impact de chaque information qu’il reçoit, la Peau se présente avant tout comme une surface de rencontre qui perçoit. Entre tension et relâchement, l’épiderme se dévoile et réagit dans sa vulnérabilité, tel un réceptacle soumis à l’épreuve du temps. Répondant aux informations qui lui parviennent, cette frontière symbolique se tend, telle une membrane qui détecte et collecte, simultanément. Enveloppe protectrice et poreuse, la Peau préserve l’habitacle tout en « écoutant » le Monde, l’unifiant ainsi à l’être. Limbe où se dessine la « veine », sillons de nervures rhisomatiques où circule la sève, élixir de vie. L’épiderme enveloppe, nourrit et communique. Capteur sensoriel, il se déploie et s’étire dans un mouvement d’« aller vers » optimisant sa capacité d’absorption, d’imprégnation, avant de se replier sur lui-même en signe de retour sur soi. La Peau se laisse alors toucher, caresser, onduler, griffer, froisser, craqueler, plisser, recroqueviller, à l’image de la surface du papier qui s’altère à l’approche de la flamme. Par cette métamorphose, elle nous porte à considérer la vie dans son apothéose, puis dans sa finitude, passant par une forme de renaissance qui s’opère à travers la mue. Véritable sculpture du vivant, l’enchevêtrement de ces plis noués et entrelacés, sera le témoin de cette transformation. Il s’effacera à son terme, emportant avec lui la mémoire d’un effleurement de Peau.
Fabrice Domenet
Né en 1963, originaire de Biarritz, Fabrice Domenet vit et travaille à Paris. Initialement formé aux études chorégraphiques, il exerce le métier de danseur tout en s’adonnant parallèlement à la photographie qu’il pratique en tant qu’autodidacte. Une relation étroite s’inscrit entre ces deux domaines qu’il n’a jamais dissociés. Il questionne ainsi respectivement le rapport du corps-présence à l’espace et au temps, tout en cherchant à partir d’une expérience physique, à modifier nos états de perception. Issu de la génération « argentique », il investit très jeune dans son premier boitier et fait simultanément l’acquisition d’un agrandisseur photographique. Il s’exerce alors au tirage en chambre noire. Repéré par des experts de l’image en 2015, il expose pour la première fois au Festival Voies Off à Arles en 2016. Depuis, il est invité régulièrement à montrer ses travaux dans différentes galeries et festivals, en France et à l’étranger. Après « Vers l’intérieur » en 2018, puis « Voir les yeux fermés » en 2019, Fabrice Domenet, artiste permanent de la galerie, revient à L’ANGLE en 2021 pour y présenter sa nouvelle série: « La Peau du Monde ».
Informations pratiques
Fabrice Domenet — La peau du monde
Galerie L’ANGLE
expositions_médiations_formations
6, rue des Citronniers 64700 Hendaye
Tel. 06 80 06 28 57
[email protected]
www.langlephotos.fr
facebook.com/langlephotos/
instagram.com/l_angle_photographies/
Ouverture du jeudi au samedi : 11h/13h – 15h/19h et le dimanche : 11h/13h
Et sur rendez-vous.
Vernissage de l’exposition en présence du photographe, le samedi 20 novembre à 18h.
Performance de la danseuse et chorégraphe Odile Azagury, le samedi 18 décembre à 18h30 et 20h.
Informations
Galerie L'ANGLE
6, rue des Citronniers 64700 Hendaye, France
20 novembre 2021 au 31 décembre 2021