L’artiste allemande Esther Haase vit entre Hambourg et Londres. Elle a étudié le ballet classique avant de se tourner vers la photographie. Elle travaille depuis plus de 25 ans pour les grands magazines internationaux. Ses prises sont identifiables grâce à leur lumière particulière et la manière de scénariser ses égéries telles des personnages, cools, déterminés et forts.
Quant aux couleurs violentes elles soulignent des espaces baroques. En de tels décors, les personnages d’Esther Haase cultivent des pamoisons particulières. Fracassantes à leur manière elles montent à l’assaut des magazines de beauté. Mais il leur arrive d’appeler des vœux moins pieux tout en semblant ignorer leur cible. De tels personnages ne sont pas des anges et l’adoration que le voyeur leur porte n’est sans doute pas forcément la bonne. Face au miroir de la photographe elles le font peut-être (car le doute est permis) comprendre. La séduction fonctionne et celle qui les saisit n’est pas la dernière à jouer la captive face à elles.
Elle scénarise leurs caprices et leurs jeux. Et pour les saluer, elle fabrique un monde glamoureux, délicat et drôle. C’est à la fois féroce et poétique. Les sirènes sont marquées d’étoiles de mer qui ne finissent pas forcément en queues de poisson. Tout un peuple intérieur chevauche les belles. Multiple comme ceux qui la rejoignent et sont venus pour ça, dans ce miroir les femmes ne sont pas là pour réciter une prière. Elles peuvent – si l’on en croit les prises – peser en pensée, en parole, par action plus que par omission. Et la créatrice de revenir à la Bible et l’Epître aux Romains : « Là où le péché abonde, la grâce surabonde » (Rm, 5, 20). Reste donc à croire d’une certaine manière en Dieu ou aux femmes. Sinon à qui ?
Informations
Hatje Cantz Verlag
Mommsenstraße 27 10629 Berlin Germany
11 octobre 2017 au 11 novembre 2017