Collé sur des murs de Rome, Ostie, Naples, le portrait de Pier Paolo Pasolini portant son propre corps, là même où l’écrivain et réalisateur vécut et mourut. Collé sur les docks de Brest, un homme plaqué au mur, comme mis en croix, en référence au roman de Jean Genet paru en 1947.
Ernest Pignon-Ernest est un dessinateur dont les œuvres naissent souvent de lectures et qui ne dessine que pour inscrire ses œuvres dans des lieux où elles font résonner une histoire. Décrit comme un homme engagé et discret, l’artiste offre une vision historique et politique des lieux, faisant de l’espace où il intervient une véritable œuvre d’art, offrant ainsi aux passants une relecture inattendue d’un quartier, d’une rue, d’une adresse. Les œuvres d’Ernest Pignon-Ernest interpellent. Elles naissent, vivent et meurent au rythme de la ville, révélant le caractère sacré du lieu. « Mon dessin naît de l’approche physique du lieu et d’une approche plus symbolique de son histoire. Le lieu devient sujet. » Le caractère court, éphémère de l’œuvre, sa mort annoncée est une volonté d’Ernest Pignon-Ernest : « La fragilité est l’un des éléments de mon travail. »
La singularité de l’artiste a été de photographier ses œuvres, conservant ainsi une trace durable de son passage. 29 photographies d’Ernest Pignon-Ernest manifestent aujourd’hui au Château Palmer, à Margaux, cet démarche originale. Autant de « jeux d’écriture », de Rome à Uzeste, en passant par Naples, Paris et Brest, sur la présence et l’absence, le dit et le non-dit, la poésie et l’engagement, l’éphémère et la mémoire… « Je ne fais pas des œuvres en situation, mais je vise à faire œuvre de la situation », dit Ernest Pignon-Ernest.
Plus d’informations https://www.chateau-palmer.com/
Informations
Château Palmer
Lieu-dit Issan 33460 Margaux France
05 mai 2018 au 31 août 2018