Art : Concept est heureuse de présenter ICE ICE BABY par Adam McEwen. Pour sa quatrième exposition à la galerie, McEwen expose de nouveaux travaux réalisés à partir de ses techniques et matériaux privilégiés : l’impression sur éponge et la sculpture en graphite. Ces deux expressions bien connues de son travail mais pour la première fois combinées, produisent d’étonnantes associations.
L’exposition prend comme point de départ le naufrage du Titanic (1912) et s’empare de photographies historiques représentant les différents icebergs tenus, à l’époque, pour responsables de la catastrophe. Imprimées sur un matériau aussi inattendu qu’extrêmement familier (communément nommé éponge de cuisine), ces images évoquent à la fois le document d’archive et une forme de nostalgie, créant un étrange mélange d’objectivité historique et de sentimentalité. Comme souvent dans sa pratique, McEwen s’inspire de l’histoire collective et populaire, et précisément de ses échecs et tragédies. Ses toiles parsemées de chewinggums symbolisant les villes allemandes bombardées pendant la Seconde Guerre mondiale (Bomber Harris, 2006-2010) ou ses nécrologies de célébrités toujours vivantes en sont les meilleures illustrations. Sans soucis d’historicité, McEwen place son travail au croisement entre culture populaire et mythologies personnelles (dans le cas présent son arrière-grand-père figurait parmi les victimes du naufrage).
Dénuées d’obsession morbide, les œuvres de McEwen introduisent un changement dans notre relation à la mort, y injectant de l’humour et de l’étrangeté. Pour de multiples raisons, le naufrage du Titanic est entré au Panthéon des tragédies ayant marqué notre Histoire et notre imaginaire collectif, celles dont on se sent simultanément concerné et détaché. McEwen exploite cette relation paradoxale en appliquant sur l’image historique des objets jouissant d’une notoriété étonnamment semblable à celle du Titanic : une ventouse, une cymbale ou un cerceau de hula hoop. Non loin du montage, l’intention est de provoquer une forme de malaise, de proposer un récit nouveau et non contrôlé, déterminé par le spectateur.
Ces confrontations absurdes résultant pour la plupart d’associations d’idées – on notera la référence à un tube des années 80 dans le titre de l’exposition – décontextualisent inévitablement ces icebergs. Passés du statut de coupable à celui de victime, ils portent en eux le présage d’une disparition imminente, causée, non par le medium absorbant sur lesquels ils sont reproduits, mais par une autre catastrophe elle aussi globale et collective.
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Informations
Art : Concept
4, passage Sainte-Avoye 75003 Paris, France
13 octobre 2017 au 18 novembre 2017