Nous voilà repartis un demi-siècle en arrière. Jeune photographe, Etienne Renzo est le correspondant marseillais d’un journal naissant, contestataire de gauche, dirigé par Jean Paul Sartre : Libération. Curieux de tout, il est approché par un groupe de médecins. Ces derniers partent en République Populaire de Chine faire connaissance, dans un voyage d’étude, avec l’utilisation de l’acuponcture comme anesthésique lors des opérations chirurgicales. Etienne embarque avec ces curieux à la recherche de nouvelles alternatives médicales. Il réalisera plusieurs reportages sur ce sujet passionnant à plus d’un titre.
Mais, comme tout photographe, surtout dans le contexte de l’époque, il se délestera des guides qui lui servent d’ombre pour flâner un peu et pour ramener quelques clichés, en dehors du parcours médical.
En 1975, la révolution culturelle s’essouffle, le grand Timonier est l’auteur le plus lu au Monde, après la Bible, pour ses pensées qui submergent la planète. Sur des bases idéologiquement assainies, le pays est en train de prendre le grand virage qui va l’amener jusqu’à nous en moins d’un demi-siècle.
Les photographies d’Etienne nous exposent, en tous points, les bases du grand bond. Ses photographies en noir et blanc, pourtant réalisées avec un matériel un peu approximatif, restituent parfaitement l’ambiance. Elles nous immergent, plus que l’environnement, dans l’ambiance et dans les conditions de la prise de vue. Chaque détail dans chaque image nous emmène dans une vraie réflexion. Totalement imprégné par le contexte restitué par les photographies, nous nous retrouvons acteurs plus qu’observateurs.
Pour ce témoignage, le temps ne fait rien à l’affaire, c’était hier, c’est aujourd’hui, cela sera demain. Etienne Renzo, nous invite avec ses photographies dans l’Histoire des Hommes.
Thierry Maindrault