“Ce que je voulais vraiment : être photographe en soi, l’art pour l’art, un nouveau monde que le juif américain Man Ray venait de découvrir de manière triomphale.”
Erwin Blumenfeld, Jadis et Daguerre – eds. Babel, 2022
Dès son installation à Paris en 1936, inspiré par l’exemple de Man Ray, Blumenfeld se livre à nombres d’expérimentations. Le corps féminin devient l’objet principal de ses explorations formelles. Il use d’accessoires – voiles, verres dépolis, miroirs –, d’éclairages sophistiqués lors des séances de prise de vue, et retravaille ses images au tirage, et notamment par le masquage, la surimpression, la solarisation ou la réticulation. “Pour moi, la plus grande magie du XXe siècle, c’est la chambre noire” déclare-t-il.
Admirant ses œuvres, le photographe britannique Cecil Beaton le présente en 1937 à Michel de Brunhoff, rédacteur en chef de Vogue Paris, qui l’engage immédiatement. Il fait la démonstration de son talent dans des séries d’images comme celles du mannequin Lisa Fonssagrives en équilibre sur les structures de la tour Eiffel, publiées dans le numéro de mai 1939 de Vogue.
Il poursuivra sa carrière dans la mode à New York, pour Harper’s Bazaar dès 1939, carrière interrompue durant ses deux années d’errance en France de 39 à 41, puis pour Vogue US et bien d’autres.
Il ne se lasse jamais de la magie de la photographie, en noir et blanc comme en couleurs.
L’exposition montre toutes ses facettes expérimentales, dans son travail personnel comme dans celui pour les magazines.
Commissariat : Nadia Blumenfeld-Charbit et Nicolas Feuillie
Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950
Jusqu’au 5 mars 2023
mahJ : Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71 Rue du Temple
75003 Paris, France
https://mahj.org/fr
Catalogue : Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld. Eds. mahJ/RMN 2022