“Je cherche, en équilibre sur les limites du possible, à dégager l’irréel de la réalité, à réaliser des visions, à pénétrer à travers des transparences inconnues.”
Erwin Blumenfeld, « Le mystère de la réalité redécouvert par la photographie », L’Amour de l’art, Paris, 1938
La carrière de photographe d’Erwin Blumenfeld débute à Amsterdam lorsque, son commerce de maroquinerie périclitant, il propose à ses clientes de tirer leur portrait. En 1932, il a découvert dans son arrière-boutique un appareil à soufflet et un laboratoire permettant le développement et le tirage de ses images. Geneviève, fille du peintre Georges Rouault, en voyage de noces aux Pays-Bas, découvre ses images en vitrine et l’introduit dans le milieu artistique parisien. Il débarque à Paris en janvier 1936 et réalise des portraits de personnalités. Mais il peut aussi satisfaire sa curiosité artistique : il photographie la cathédrale de Rouen ou Notre-Dame de Paris, les sculptures de Maillol et de Matisse, les objets africains et amérindiens du musée de l’Homme, ouvert au palais du Trocadéro en 1937. Ses photographies sont publiées dans de prestigieuses revues comme Arts & métiers graphiques, Verve ou XXe siècle. D’emblée, il adopte une grammaire moderne – cadrages serrés, compositions audacieuses –, usant de techniques comme la superposition et la solarisation.
Commissariat : Nadia Blumenfeld-Charbit et Nicolas Feuillie
Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950
Jusqu’au 5 mars 2023
mahJ : Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71 Rue du Temple
75003 Paris, France
https://mahj.org/fr
Catalogue : Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld. Eds. mahJ/RMN 2022
