« Si Dieu vous donne du talent, vous devez vous en servir. Mais ne croyez pas que ce sera facile. » Aaliyah Dana Houghton parlait ainsi. Elle chantait et dansait aussi. Elle était, et est, une flamme éternelle brûlant en souvenir d’une femme partie trop tôt. Elle est morte comme elle a vécu, étoile filante traversant le ciel. Le 16 janvier 2014, Aaliyah aurait eu 35 ans, si elle n’était pas morte le 25 août 2001, dans sa prime jeunesse.
En juillet de sa dernière année, Eric Johnson photographia Aaliyah pour Entertainment Weekly, et depuis lors, les photographies de cette séance ont fait le tour du monde. Qu’elles aient servi pour la couverture du numéro spécial de Vibe magazine consacrée à l’artiste ou qu’elles illustrent la page wikipédia d’Aaliyah, ces images sont devenues tellement emblématiques de l’aura de cette chanteuse, qu’elles ont été reproduites un nombre incalculable de fois sous forme de peintures et de dessins qu’on peut trouver partout d’Instagram à Times Square.
Récemment, Johnson a passé en revue ses négatifs de la séance, révélant une série de portraits que le monde ne connaissait pas. « Elle était surexcitée », se rappelle Johnson. En professionnelle consumée, Aaliyah était arrivée tôt pour le shoot avec sa mère. Devant l’appareil de Johnson, elle révéla les facettes innombrables de son talent en train d’exploser.
Née à Brooklyn et élevée à Detroit, Aaliyah était une chanteuse, une danseuse et une actrice qui signa pour la première fois un contrat avec Jive Records à l’âge de 12 ans. Son oncle Barry Hankerson la présenta à R. Kelly, qui devint l’auteur et le producteur de son premier album, Age Ain’t Nothing But a Number, qui fut enregistré alors qu’elle n’avait que 14 ans et se vendit à trois millions d’exemplaires.
Aaliyah se sépara de R. Kelly après que des rumeurs d’un mariage secret aient vu le jour, et signa avec Atlantic où elle s’associa à Timbaland et Missy Elliott pour réaliser One in a Million qui se vendit à huit millions d’exemplaires dans le monde. Aaliyah reçut sa première nomination au Grammy Awards pour « Are You That Somebody? » sur la bande originale de Dr. Doolittle, sa seconde pour « Try Again » sur la bande originale de Roméo doit mourir, un film qu’elle produisit et dans lequel elle joua, en compagnie de Jet Li.
Après cela, elle commença à travailler sur le tournage de La Reine des damnés pendant qu’elle enregistrait simultanément son troisième album, Aaliyah, qui sortit en juillet 2001. Et c’est à cette époque de sa vie, au sommet de sa carrière, qu’elle se présenta devant l’appareil de Johnson. Après dix ans de travail, Aaliyah était au top. « Cela valait tous les sacrifices. Le dur labeur, la fatigue, les moments d’abattement. À la fin, ça vaut le coup parce que ça me rend heureuse. Il n’y a rien de mieux que d’aimer ce que vous faites », révéla Aaliyah.
Être une star requiert pour un artiste d’être tout à fait disponible pour toutes les possibilités qu’offre chaque situation. Devant l’appareil de Johnson, une réaction chimique s’opéra. Image après image, Aaliyah révéla autant qu’elle dissimula, nous laissant découvrir une jeune femme de 22 ans, dans la fleur de l’âge. Elle était calme, détendue, confiante, et digne, élégante et attirante, une vision de beauté et de grâce. Elle nous emmène alors dans un monde qu’elle seule connaît, et il en résulte une série extraordinaire d’images, chacune plus évocatrice que la précédente. Parce qu’Aaliyah reste un mystère éternel. Cherchez la femme.