Xavier Canonne est le parrain de ce 4e festival Circulation(s). Après Laura Serani, Christine Ollier et François Cheval, c’est au tour du directeur du Musée de la photographie de Charleroi, en Belgique, d’accompagner cette nouvelle édition consacrée à la photographie européenne : il a participé à la sélection des travaux présentés mais il présente également une Carte blanche consacrée à quatre jeunes photographes belges : Aurore Dal Mas, Pierre Liebaert, Jean-François Spricigo et Zoé An Der Haegen.
Vous êtes le parrain de cette 4e édition du festival Circulation(s). Quelles ont été vos motivations pour participer à cette aventure ?
D’une part, l’enthousiasme de cette jeune équipe entièrement féminine, toutes bénévoles, leur passion pour la photographie et leur professionnalisme. D’autre part, ce festival qui n’en est qu’à sa quatrième édition est parvenu à s’imposer dans la multitude des événements, en ayant trouvé à la fois sa signature et son public.
Comme chaque année, le parrain propose une Carte blanche. Aujourd’hui, vous présentez quatre photographes belges (Aurore Dal Mas, Pierre Liebaert, Jean-François Spricigo et Zoé An Der Haegen) : pourquoi ces photographes et pourquoi ces sujets ?
Je suis depuis longtemps le parcours de ces quatre photographes belges. J’ai même été membre du jury de certains d’entre deux à leur sortie des écoles d’art. En outre, ils ont déjà exposé au Musée de la photographie sous différentes formes, et je suis persuadé qu’on en entendra parler encore. Ils me semblaient correspondre à l’état d’esprit du festival, en amenant un regard, certes divers, mais original. C’est en quelque sorte la continuité du travail que je mène à Charleroi que d’offrir à ces quatre photographes la possibilité d’exposer à Paris un chapitre de leur travail. Le Centre Wallonie-Bruxelles l’a bien compris puisqu’il s’y est tout de suite associé.
Vous avez participé à la sélection de la programmation du festival, quels ont été vos critères de sélection ?
La qualité de l’envoi, la cohérence, ou peut-être l’homme ou la femme d’un bon cliché… Mais il en faut plus pour moi, d’autant que l’on adopte souvent dans les envois qui nous sont proposés la forme sérielle, le récit. Autres critères : l’originalité dans le sujet, le décalage du traitement. J’ai beaucoup ri devant un envoi représentant des hommes nus dans des attitudes de pin-up, devant un étang, dans un bois, c’était presque kitsch et je savais que les filles de Circulation(s) allaient le soutenir…
Quel regard portez-vous sur la jeune photographie européenne ?
Elle est d’une incroyable vitalité, l’on en est dépassé ! Tous les genres y sont représentés, du photojournalisme à la mise en scène. Il me semble que passé la fascination pour la technique, les jeunes créateurs ont posé leur style, leur réflexion. Nous sommes encore trop près pour voir ce qui en sortira comme figures de proue, mais ce sont des personnalités fortes et, quel que soit leur pays d’origine — ce qui n’a plus beaucoup de signification aujourd’hui —, la qualité est présente. Je crois qu’il y aura encore beaucoup de travail pour ces futurs conservateurs, éditeurs et directeurs de magazine. C’est là tout l’intérêt de répondre présent à ce type de proposition et de prendre la mesure de cette jeune création.