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ENSP Arles : de l’origine à nos jours

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L’Eglise Saint-Blaise accueille, du 04 juillet au 20 août, les œuvres naissantes de trois étudiants de la promotion 2011 de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie. Oscar Dumas, Julie Fischer et Pierre Toussaint ont été sélectionnés par un jury constitué de François Hébel (directeur des Rencontres d’Arles), Géraldine Lay (photographe et responsable de la production chez Actes Sud) et Bertrand Mazeirat (chef d’établissement du Domaine du Château d’Avignon). La Galerie Arena de l’ENSP, quant à elle, recevra jusqu’au 04 septembre, les œuvres de Sophie Ristelhueber et de Willie Doherty, autour d’une exposition nommée Ellipse.

Cette exposition est l’occasion de revenir sur la genèse de l’ENSP, créée en 1983 par Claude Mollard, alors Délégué aux Arts-Plastiques, l’Ecole a été inaugurée par François Mitterrand en 1985. 
Rencontre avec un défenseur de la photographie, aujourd’hui photographe et écrivain après une longue carrière politique. 

Vous avez énormément œuvré pour la photographie au cours de votre carrière, vous avez présidé le CNP en 1982, un an plus tard vous créiez l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, qui est aujourd’hui l’une des écoles de photographie les plus réputées de France. Pouvez-vous nous décrire le contexte de l’époque et la naissance de l’ENSP ?
À cette époque, Jacques Lang était ministre de la culture ; j’étais chargé de mission à ses côtés, nous étions alors en charge d’un plan de relance pour la création artistique. C’est ainsi qu’est né la Délégation aux Arts Plastiques, dont je suis devenu délégué dès 1982, afin d’élever la photographie (avec le design, la mode et la bande dessinée) au rang d’art à part entière, au même titre que la peinture et la sculpture. 
Deux facteurs importants ont permis à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie de voir le jour : la première est la volonté politique de faire bouger et de faire avancer les choses pour obtenir une diversité dans les domaines artistiques et pouvoir ainsi mettre en valeur la photographie ; et la détermination de mettre en place un nouveau type d’école qui couplerait à la fois la formation théorique à la formation pratique, en faisant intervenir des professeurs et des praticiens. Ce nouveau mode d’enseignement, qui n’existait alors pas encore en France, recruterait les élèves sur leur motivation et non pas uniquement sur leurs diplômes. 
C’est ainsi, à Arles, en 1983, que cette nouvelle structure consacrée entièrement à la photographie est née.

Pourquoi avoir choisi la ville d’Arles pour ouvrir cette nouvelle école de photographie ?
Au début des années 1980, il y a eu la loi sur la décentralisation, initiée par Gaston Defferre, alors ministre de l’intérieur, qui visait à réorganiser les relations entre l’Etat et les collectivités territoriales. Il était donc logique de décentraliser ce nouveau lieu d’enseignement. 
Le choix de la ville d’Arles est venu très naturellement, l’industrie de la culture y était en plein essor avec le festival des Rencontres d’Arles s’y déroulaient depuis plus de 10 ans et les éditions Actes Sud venaient de s’installer au Méjan. Lucien Clergue, Maryse Cordesse et Jean-Maurice Rouquette souhaitaient également développer une plateforme pour la photographie, il semblait donc qu’Arles était un terreau favorable à l’ouverture de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie !

Quel regard portez-vous sur l’ENSP, plus de 25 ans après sa naissance ?
C’est une affaire qui roule ! 

Pensiez-vous, lors de sa création, que l’établissement aurait une telle renommée ?
J’ai participé à la conception du Centre Georges Pompidou, et je me suis battu pour qu’il y ait un département photographie, département qui sera dirigé par Alain Sayag durant de nombreuses années. À l’époque, la photographie était accessoire, elle passait au second plan, cela a été un vrai combat de faire reconnaître ce médium comme un art. Je savais que cette école était nécessaire, et que cela serait un succès, bien qu’il soit prétentieux de le dire. Malgré toutes mes certitudes, l’ENSP a mieux fonctionné que je ne l’espérais…

Ericka Weidmann

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