En marge de Paris Photo, se tenaient de nombreux autres événements et foires dédiés à la photographie. Morceaux choisis avec As Known as Africa (AKAA), foire d’art contemporain et de design dédiée à l’Afrique au Carreau du Temple, et la 5e édition de Fotofever au Carrousel du Louvre.
Si Paris Photo reste de loin l’événement majeur de ce mois de novembre, ceux qui ont un gros appétit d’images ont été bien inspirés de se rendre à la première édition de AKAA – As Known as Africa – dédiée à la scène artistique africaine mêlant photographies, mais aussi peintures et design. Un événement à taille humaine avec ses 30 galeries, qui a su tirer parti de l’espace du Carreau du Temple en le parant de grandes tentures suspendues, offrant un accueil chaleureux. Dès l’entrée, le ton était donné. L’intérêt de la foire résidait dans la diversité des disciplines et des approches, alternant artistes reconnus à l’international et jeunes talents, œuvres plastiques et reportage pour ce qui concernait la photographie. Témoins : le Marocain londonien Hassan Hajjaj et ses tableaux à L’Atelier 21 (Casablanca), mêlant photographies et objets qui expriment si bien la mixité culturelle dont il est lui-même issu. Toujours venue du Maroc : la galerie 127 (Marrakech) présentait la nouvelle série de Carolle Bénitah qui continue à coudre avec du fil d’or sur des images dont elle est cette fois l’auteur : un point de vue répété sur la mer à des moments différents, sur lequel elle a brodé des objets qui apparaissent d’abord mystérieux, et qui sont en fait les outils des obstétriciens pour les accouchements. Après Photos Souvenirs (paru chez Kehrer cet été), Carolle Bénitah poursuit donc une quête intime et en même temps universelle…
Un peu plus loin, on découvrait deux solo-show : celui que la School Galerie (Paris) consacrait à Gilles Caron, principalement des noir et blanc et quelques images en couleurs, et celui de James Barnor à la galerie Clémentine de la Ferronière (Paris), pionnier de la couleur au Ghana dans les années 1960. De belles choses donc ! Et un bilan positif selon les organisateurs, puisque la foire a attiré 15.000 visiteurs et nous donne rendez-vous l’année prochaine.
Pour sa 5e édition, Fotovever a créé l’événement en renouvelant sa scénographie avec un dispositif astucieux, offrant aux 70 exposants la possibilité d’avoir un stand ou un pan de mur d’une taille suffisante pour pouvoir s’exprimer. Un choix judicieux : la visite de la foire en était plus agréable. Si on ne peut que continuer à déplorer le caractère inégal et éclectique des œuvres présentées, malgré tout, quelques solo-show ont fait leur effet et la visite valait le coup : Nicolas Henry à la Little Big Gallerie, Julien Mauve à la galerie Intervalle qui signe un beau succès commercial, Philippe Grollier à la Fisheye Gallery et surtout, coup de cœur pour la série que Catherine Balet a réalisée avec le styliste argentin Ricardo Martinez Paz à la Galerie Thierry Bigaignon. Lui en modèle, elle en photographe, ils ont revisité 130 icônes de l’histoire de la photographie, de Man Ray à Nan Goldin en passant par August Sander et Erwin Blumenfeld. A l’année prochaine pour la 6e édition.
Sophie Bernard
Sophie Bernard est journaliste spécialisée en photographie basée à Paris et a été rédactrice en chef du magazine Images durant 12 ans.