Les photographies d’Elizabeth Prouvost font vibrer les corps : ils ruissellent d’ombres et rappellent des scènes où des femmes défont leur chignon. Pour autant ce ne sont pas les hommes des bas fonds mais les Dieux qui ordonnent « Tu dois regarder, regarde ».
Elizabeth Prouvost ne prétend pas dévoiler le mystère du corps même si elle sait le débrider, en repousser les limites et, en même temps, celles de notre regard mais de manière allusive afin que l’imaginaire puisse se livrer à ses interprétations.
La photographe reconfigure les morphologies : la femme semble ouverte à la joie comme à la douleur, au supplice comme à l’extase. Existe dans une lumière étrangement divine ou infernale, nocturne et volcanique.
Georges Bataille lui-même peut aller se coucher et la Bible doit être revisitée. Car ni l’érotisme de l’auteur de la part maudite comme l’anonyme du Cantique des Cantiques sont aussi troubles que les photos de la créatrice. L’œil doit s’habituer à de telles prises (du moins si l’on peut dire) puisque tout semble se dérober ».
