Dés mon entrée à l’E.N.S.A.D., je choisis la photographie comme écriture, comme support de mon imagination. Je n’ai jamais cessé de la pratiquer. D’abord la presse : choix du sujet et cadrages rapides, taillant dans la réalité pour en extraire la « photo », puis la publicité : maîtrise de la lumière, de la technique. Création factice, imaginaire d’un instant, d’un lieu. Construction vouée à être détruite dés son aboutissement : la « photo ». Le travail de commande m’inspire. Toutes ces expériences m’ont aidée et permis d’avancer plus vite dans ma démarche personnelle.
Harmonie, intemporalité, sensualité, émotion, gaieté, couleur, constituent la matière de mes images. Magritte, Matisse et Rothko m’accompagnent souvent. Mon outil, un appareil photographique, invariable moyen format. Je cherche à fixer une réalité plus proche, plus réelle que ce que l’on perçoit. J’aime m’effacer, une distance volontaire pour laisser libre le regard de l’autre.
Dans mes déambulations, c’est la quête de compositions parfaites, structurées, symétriques, aux lignes et proportions pures, qui me guide. J’attends patiemment que la nature se plie à mon imaginaire, sauf si en chemin une matière incroyablement riche me donne envie de la fixer.
Imaginer puis organiser. De l’artificiel au naturel. Maquillage, accessoires, lumière, optique… tout n’est que préméditation. Thématiques, récits et mise en scène de matières. De la peau à la plume, de la bulle aux ballons, du rouge au doré, du noir au fluo, du nombril au regard, du scoubidou au nid… C’est une joyeuse prospection pour transcender le réel. Je fixe ce que l’on ne voit plus, ou pas, pour le rendre évident . J’aime vous inviter dans cet univers, vous laisser flâner et rêver pour finalement y trouver l’essentiel.
Elisabeth Montagnier vit et travaille à Marseille, France.
Portfolio week-end sélectionné par Elodie Mailliet