Si la musique électronique a révolutionné la sphère musicale et artistique, qu’en est-il de ses fondations ? en quoi la technologie a t-elle toujours précédé les évolutions créatives ou vice et versa ? la révolution numérique n’est – elle pas synonyme de l’une des plus grandes démocratisations contemporaines et l’électro un mouvement culturel populaire d’une grande ampleur ? Autant d’enjeux qui dépassent largement la science et dont se saisissent les commissaires de la nouvelle et fascinante exposition de la fondation EDF.
Jean-Yves Leloup et Jean-Louis Frechin (fondateur de NoDesign) ont conçu le parcours immersif en 6 grandes périodes comme un collage de sons et d’émotions totalement inédits avec un rack spécifique regroupant des objets ou machines emblématiques (premiers synthétiseurs japonais, boîtes à rythmes, nouveaux ordinateurs, home studio..) et une frise chronologique de la musique savante de la fin du 18è siècle aux makers et mixeurs d’aujourd’hui, ces fameux « producteurs en pyjama ». Entre écrans sur lesquels se déroulent des archives photographiques, pochettes de disques, fanzines, morceaux en écoute, l’expérience est totale ! A noter une place particulière accordée à la photographie des pionniers visionnaires des années 50 et 70 en costume cravate à la déferlante rave, techno, trance des années 2000 captée par le reporter parisien Jacob Khrist qui suit une jeunesse en quête de sensations fortes dans des lieux sauvages et alternatifs depuis 10 ans. Le résultat au delà de la dimension festive révèle une enquête sociale très pertinente sur les rêves et les espoirs de la génération X ou Y. A l’étage vous pouvez dans l’Atelier interagir avec un séquenceur (le légendaire Moog), un vocodeur ou à l’aide de votre iPad et ses apps jouer à plusieurs !
Au sous-sol le dancefloor permettra aux clubbers nostalgiques de voyager à travers les styles à l’aide de la Boombox ou de découvrir une série d’interview video des grands DJ et créateurs actuels : Etienne de Crécy, Nicolas Godin de Air, Arnaud Rebotini…
De nouveaux courants émergent de cette culture du mix (jungle, hardcore, trip hop) et croisements inédits issus de la globalisation. Et si l’industrie mondiale de la danse music électronique pèse à présent près de 7 milliards de dollars cette nouvelle culture de l’empowerment (démocratisation et capacitation individuelle) la mutation des usages en marche dépasse largement le paysage musical.
Alors tous DJ ?
La possibilité de travailler de chez soi et de transformer sa chambre en véritable studio avec la simplicité des logiciels et convergence des technologies est un phénomène qui n’a pas finit de générer de nouvelles vocations, en musique et ailleurs…
Infos pratiques :
ElectroSound– du lab au dancefloor
Espace Fondation EDF
jusqu’au 2 octobre 2016
6, rue Récamier 75007 Paris