La jolie histoire de la semaine, Thierry Bouët nous envoie ses photographies accompagnées de son texte.
Au printemps dernier, le directeur de la Villa Médicis, Sam Stourdzé, m’invite en résidence pour réaliser un livre sur les pierres de Rome dont l’histoire est puissante. L’écrivain Pierre Adrian, grand connaisseur de Rome, réalise un inventaire des pierres, écrit l’ouvrage et me fait cadeau de sa carte de recherche. Il n’y a plus qu’à se laisser guider.
L’ouvrage propose de visiter Rome en marge des chefs-d’œuvre, là où l’histoire se perd. Au fond de la chapelle de l’église Santa Prassede gît la colonne de la flagellation. Elle aurait été rapportée de Jérusalem en 1223 par le cardinal Giovanni Colonna. La vénération de la pierre a été ensuite approuvée par le pape comme roche sur laquelle le Christ aurait été fouetté.
En plein mois d’août, je sillonne les rues de Rome en scooter à la recherche d’endroits reculés. Parfois, trouver un pavé en lave dorée appelé sampietrino relève de chercher une aiguille dans une botte de foin.
La vie à la Villa Médicis est aussi artistique que la bousculade d’œuvres dans Rome. La chambre que j’occupe est inoubliable. Lorsque j’éteins la lumière le soir, les fenêtres sont grandes ouvertes sur la cour d’honneur. La nuit est enchantée par le ruissellement de l’eau de la fontaine centrale. Le matin, le spectacle des jardins de la villa s’éveille, caressé par un soleil rasant. À la Villa Médicis, un résident est chez lui. Si l’idée lui prend de lâcher une girafe dans le parc, personne ne s’en étonnera. La chambre historique que j’occupe les quatre derniers jours de mon séjour est de toutes celles dans lesquelles j’ai dormi, la plus prodigieuse.
Thierry Bouët
Saintes Pierres de Rome, 20 flâneries depuis la Villa Médicis
Par Pierre Adrian et Thierry Bouët
Publié par : Villa Medici and Éditions Jonglez
96 pages
ISBN: 978-2-36195-756-8
14,95€
