Le titre est intrigant : «Reconsidérer la photographie érotique».
Le texte lui, est brillant et d’une grande intelligence.
Dans cet essai de 1987, l’historienne Abigail Solomon-Godeau trace des pistes en faveur de l’exploration d’une histoire de la production photographique érotique et pornographique, histoire jusque-là réprimée et absente des récits. Ouvrant ainsi la porte à une histoire féministe et révisée du médium photographique, elle montre combien cette imagerie a été abondante et présente dès les origines de la photographie ou presque. Dans « Reconsidérer la photographie érotique », Abigail Solomon-Godeau analyse les modalités de présentation des corps dénudés dans plusieurs images photographiques des années 1840-1850, qu’il s’agisse de nus académiques ou d’images destinées à d’autres types de consommation visuelle, et s’interroge sur la spécificité de la représentation photographique par opposition à d’autres médiums. Théories féministes à l’appui, elle pose la question du regard porté sur ces images, et de l’ambiguïté de leur désignation, entre érotisme et pornographie. Au cœur de cet essai pionnier en histoire de la photographie, elle défend la nécessité d’une écriture de l’histoire de ces productions souvent mises de côté.
Reconsidérer la photographie érotique.
Notes pour un projet de sauvetage historique
Abigail Solomon-Godeau
Éléonore Challine (éd. et trad.)
Éditions de la Sorbonne,2022
http://www.editionsdelasorbonne.fr/fr/livre/?GCOI=28405100818380
