L’homme et la mer en Afrique du Sud
Dans son livre The Bay publié aux éditions de Juillet, le photographe Benjamin Hoffman nous emmène dans le sud de l’océan atlantique avec les pêcheurs de la ville du Cap.
« Homme libre toujours tu chériras la mer ! », écrit Charles Baudelaire. Il est vrai que la mer est un terrain toujours étonnant, plein de mystères, empreint d’une forme de liberté que nous cherchons à la fois dans les moments où nous nous abandonnons à elle, par exemple l’été, quand nous allons nous baigner sur des plages ensoleillées, où encore dans nos rêves, quand nous repensons à notre très lointaine et obscure origine marine, quand nous pensons à n’importe quel événement enchanté ou tragique qui s’est passé dans les flots.
Avec Benjamin Hoffman, dans son livre The Bay, nous entrons dans le quotidien des pêcheurs du Cap, cette ville portuaire de l’Afrique du Sud. Nous voyons dans le regard de ces pêcheurs à quel point la mer est leur élément, à quel point ces hommes font corps avec l’eau et à quel point ils s’abandonnent à elle complètement. Le livre de Benjamin questionne très profondément la façon dont nos entrailles sont connectées à l’océan. En tournant chaque page, nous nous fondons un peu plus dans l’eau salée, vibrant devant toute vague et tout morceau d’écume.
Cirés verts
Certaines pages sont bleutées, avec justement cette atmosphère très particulière où le ciel se confond parfois avec la mer. Et puis il y a aussi toutes les créatures marines que ces pêcheurs rencontrent : phoques, gros espadons, requins… La panoplie des animaux et des poissons qui vivent dans les bas-fonds et qui peuplent ce livre étonnant, plein de beauté, plein de pigments. Les couleurs sont ainsi très belles. Il y a une palette de peintre.
Les pêcheurs portent par exemple des cirés verts, d’un vert très vif et Benjamin Hoffman photographie ce vert qui éclate et permet de révéler les couleurs très belles de l’océan, parfois un peu grisées, ouatées.
Toute cette communauté de pêcheurs va d’ailleurs bien au-delà du simple fait anecdotique et même si chacun d’entre eux a une histoire particulière, la dimension universelle est très présente et mise en exergue par le sujet de la mer qui nous emporte exactement comme le sont ces hommes, conduits vers le large pour aller chercher des poissons.
Nous pourrions nous dire que nous partons vers le large de la photographie qui nous envoie trouver des aventures d’hommes, aujourd’hui de plus en plus rares et donc de plus en plus extraordinaires.
Par Jean-Baptiste Gauvin
Benjamin Hoffman : The Bay
éditions de Juillet
Format : 18,5 x 23,5 cm
Couverture cartonnée
104 pages en quadrichromie
45 photographies
ISBN : 9782-36510-0861
www.editionsdejuillet.com
