Magnifique livre, plein d’énergie, que l’ECAL PHOTOGRAPHY sorti chez Hatje Cantz conjointement à une exposition terminée le 15 décembre à la galerie Azzedine Alaïa à Paris. 300 pages grand format qui mettent à l’honneur les jeunes photographes de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne, dont la section photographie est l’une des plus renommées au monde.
Un livre qui a toute sa place dans cette rubrique tant, dès le choix d’un papier légèrement rêche, tout y rappelle que l’environnement naturel de ces visuels là, déjà vu ailleurs pour certains, c’est bien le papier, d’un fanzine ou autre, et que la nouvelle génération a ce support en haute estime. Si certaines références comme les travaux des Becher ressortent parfois distinctement, difficile toutefois de définir une unité thématique ou esthétique à ces travaux de l’ECAL ; mais un penchant pour le collage, la nature morte psychédélique, un trouble jeté dans la notion de genre, les traversent régulièrement.
De fait – et c’est aussi la qualité du livre, dont le design a été confié à Julien Gallico et Olga Prader, de donner vie à cette dynamique – un mode de narration singulier irrigue ces travaux ; une approche surréaliste qui interpelle le spectateur, un recours à l’absurde et à l’ellipse qui pose la question du sens et de « l’image d’après » ; on est jamais trop loin d’un point de départ cinématographique, en tous cas dans l’esprit du lecteur. Face à ces cadavres exquis, irréprochables techniquement et souvent abscons, on pense à des vanités et au sentiment d’un autour-néant : l’île déserte du Robinson intérieur, élargie aux dimensions de l’infini.
ECAL Photography
Hatje Cantz
296 pages
50 €
Plus d’informations :
http://www.hatjecantz.de/cal-5871-1.html
