La “capture” de l’animal, être vivant, pose un défi technique à la photographie dès ses débuts. Des daguerréotypistes aux pictorialistes, nombreux sont ceux qui prennent pour sujet la bête, souvent très humaine.
Très vite après la naissance officielle de la photographie en 1839, le principal défi technique qui s’impose aux pionniers du médium (chimistes, opticiens, artistes) consiste à saisir le vivant. L’humain peut volontairement s’immobiliser : les premiers portraits offrent les images d’individus au rictus marqué, figés pendant plusieurs minutes dans des poses inconfortables. Le comportement de l’animal, même domestiqué, est plus inattendu. Toute une panoplie de dispositifs est alors mise en œuvre pour le contraindre dans son attitude : utilisation d’une laisse, installation d’une sellette, promesse d’une récompense, menace d’une punition. D’autres le préfèrent endormi, mort ou même factice !
L’animal est omniprésent dans la photographie au XIXe siècle : document pour artistes, étude scientifique, essai d’instantané, reportage ou encore images répondant à une ambition artistique et s’inscrivant dans la tradition de certains genres comme le portrait ou la nature morte. Ces multiples représentations témoignent de son intégration dans une chaîne très hiérarchisée (de la bête brute, tel le singe, à l’animal noble, comme le cheval ou le lion) mais aussi de son changement progressif de statut. Outil de production, base de l’alimentation, “bien meuble” pour le Code civil de 1804, il devient de plus en plus un compagnon familier, préfigurant « l’être vivant doué de sensibilité », tel que le législateur français l’a récemment défini.
Du coq à l’âne, L’animal dans la collection de photographies
Du 20 février au 13 mai 2017
Musée d’Orsay, Salle 19
1 rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
France
www.musee-orsay.fr