Photographe d’origine suédoise, j’ai 46 ans et je vis à Brooklyn. Ces images sont issues de mon projet en cours, Ocean Beach.
Certains diront que les chalets d’Ocean Beach ne sont que des remorques enjolivées, posée en une grille symétrique sur trois sections, couvrant un total de 2000 unités. Dans cet environnement constitué de sable, de vent et de sel, la végétation s’épanouit peu. Photographier cet endroit pendant la saison basse offre une dimension surréaliste. Le silence me permet de décontextualiser les chalets de vacances de leur but premier. D’un point de vue formel, les couleurs, les formes géométrique et leurs relation à l’espace sont étudiés. Les couleurs contribuent à créer l’unicité parmi l’uniformité. Emotionnellement, il y a là un rapport au temps, à la mémoire et à l’identité que je trouvais intéressant. Les intérieurs sont volontairement peu décorés afin de créer un espace hors du temps et d’omettre des indices qui permettrait de deviner qui en sont les propriétaires. La plupart des chalets sont loués à la semaine, principalement en semaine, ce qui fait d’eux des espaces semi-publics, similaires aux chambres d’hôtel. Les chambres sont de nature utilitaires et de taille minimale, où la limite entre l’intime et le claustrophobe se chevauchent.
A la manière d’un anthropologue, je cherche à documenter les chalets qui sont toujours coincés dans une autre époque, du temps où les panneaux de bois aux couleurs vives et la décoration kitsch étaient à l’ordre du jour. Aujourd’hui, la plupart des chalets abordent couleurs neutres, sont équipés d’écrans plats, d’un réseau wifi et bien d’autres commodités.
Douglas Ljungkvist