Les photographies de Dorothée Wycart deviennent le moyen de toucher le fond de la poésie par effet de surface. Les corps féminins sont plongés au milieu des éléments aquatiques, minéraux, végétaux pour suggérer une énergie vitale et une forme d’extase. La question majeure reste : « qu’est-ce qu’une image ouvre? »
Les prises sont moins des figures que des substances dans une esthétique qui accepte l’éros, en accord avec une particulière et une atonale densité lyrique. En effet, l’image ne « chante » plus, elle fait même mieux en sortant du magma, selon l’hypothèse de l’être d’une intimité de l’émotion. En ce sens, la photographie devient enchantement, mais paradoxalement, dans son rapport le plus étroit, le plus « trivial » avec l’élémentaire qui seule fait la réelle vérité de l’être.
L’œuvre répond par des chemins physiques, qui sont d’une certaine manière métaphysiques. La vie y bat son plein au sein des métamorphoses que l’artiste multiplie, en fidèle héritier des maîtres du Haïku comme d’Eugène Leroy. Il s’agit d’ouvrir des fenêtres au nom de l’amour.
Jean-Paul Gavard-Perret
Dorothée Wycart, De venir
Jusqu’au 9 octobre 2016
Galerie Émilie Dujat
69 rue Defacqz
1060 Bruxelles
Belgique
http://www.emiliedujat.com/