J’ai appris que l’œil est paralysé quand l’esprit pense qu’il n’a rien à donner. Qu’il se retourne sur lui-même, perd son espoir de nostalgie et trahit trop souvent son droit d’articuler sa présence. Au milieu de tels dommages, la vision est altérée et la nécessité d’imaginer simplement est blessée et rendue limitée.
Au fil des années, j’ai suivi ces paroles qui m’ont portées et ont maintenu ma confiance. Pour le moment, elles se reflètent dans l’image d’un homme plus âgé, qui ne peut détourner le regard de la misère des autres par l’infection et l’ignorance. Elles interprètent une reconnaissance de ceux qui souffrent profondément dans la peur d’une pandémie autorisée à décimer les autres. Elles illustrent une séparation de l’innocence de ces enfants qui ne seront plus jamais les mêmes, incarcérés dans une nation à tolérance zéro. Elles illustrent les frontières illogiques qui séparent ceux qui ont le plus besoin les uns des autres. Pour cela ces photographies commettent un acte de désespoir en prononçant du mieux que je peux, ces paramètres qui conduisent à notre honte, ce qui est complice de l’absence d’empathie.
Chaque lutte a le pouvoir d’apporter de la clarté, c’est pourquoi le sens est mieux utilisé lorsqu’il aide les autres à trouver le leur. J’ai l’intention d’interpréter ces images comme une forme alternative de photographie documentaire qui ne peut que répondre à la folie de notre temps et à ces inégalités équilibrées sur le dos des autres. Elles traversent la frontière de la symbologie en intégrant les rôles éphémères que nous jouons dans la vie comme la vie joue en nous.
Don Gregorio Antón