Certains voyages commencent au bout de la rue et n’ont d’avenir que dans le rêve. Au pied des avions qui emmènent loin, Dominique Issermann a choisi des cimaises inédites.
Les territoires géographiques qu’elle nous suggère sont de noir et de blanc. Les frontières sont celles des visages et des corps dont elle est la pilote gracieuce. Les paysages et les reliefs sont les nuances des tirages photographiques qu’elle expose comme des cartes. En silence, au ralenti ou en action, les images échappent au temps, mais n’échappent pas au lieu. Ici, sur le terrain même des Aéroport de Paris, le voyageur qui lève la tête deviendra le visiteur du plus beau musée du ciel.
Les photographies de Dominique sont les nuages dont elle abolit les socles comme il en est dans les expositions ordinaires. Ce n’est pas une fantaisie que vouloir présenter au plus grand nombre, sans ticket d’entrée autre que son envie de regarder plus haut l’horizon. C’est une volonté. C’est un vœu qui la conduit à partager avec tous, sans exception, dans un espace urbain sans cloison ses images.
Cette offre de perception n’est pas qu’une évasion rendue possible. Ce sont des horloges aux aiguilles bloquées, qui ne tournent plus pour qui veut bien s’y arrêter, s’y reposer. Au risque que les voyageurs, prisonniers de ce pays qui est le sien ne partent plus vraiment.
Olivier Saillard
Dominique Issermann, A l’aéroport Charles de Gaulle de Paris
Du 3 novembre au 9 décembre 2016
Dans les 8 terminaux de l’aéroport
Aéroport Charles de Gaulle
95700 Roissy-en-France
France
http://www.dominiqueissermann.com/
http://www.parisaeroport.fr/passagers/services/actualites/d-issermann
