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Domingo Milella: Vues de Castelmezzano

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Le 3 septembre à Castelmezzano, en Italie, s’ouvrait Outer deges of some buried age, commissionnée par Chiara Capodici et Fiorena Pinna de 3/3. L’œuvre du photographe Domingo Milella est exposée au Palazzo Coiro, qui se dresse au centre du village, et elle n’est visible qu’à la lumière du jour.

Outer edges s’articule autour des concepts de paysage – d’identité et de mémoire – en référence à la notion de Post-histoire telle que développée par Pier Paolo Pasolini, c’est-à-dire la reconnaissance d’un inévitable affrontement entre les temps ancien et moderne dans une société qui perd peu à peu le sens de la communauté et de l’appartenance.

« Je suis une force du Passé. Mon amour ne tient qu’à la tradition. Je viens des ruines, des églises, des retables, des villages abandonnés des Apennins ou des Alpes où vivaient mes frères […] Je vois les crépuscules, les matins de Rome, la Ciociarie, le monde, dans les premiers actes de la Post-histoire dont je suis le témoin, pour le privilège de les consigner à partir des limites externes d’une ère enfouie. »

Cette exposition, qui ne se tiendra que dans cet espace, part d’une étude sur l’identité du village de Castelmezzano pour s’étendre aux pays et aux populations qui se sont établis sur les rives de la Méditerranée –l’Italie, l’Egypte, la Turquie, la Grèce – et au Mexique, à la recherche de territoires marqués par une histoire ancienne et une expérience culturelle similaires du paysage.

Au cours de ce voyage, Domingo Millela explore et compare les différentes façons d’exprimer un sentiment d’appartenance et de communauté. Elles laissent un héritage, qui est écrit sur les pierres et détermine la physionomie du paysage. Le territoire et l’identité font alors partie de l’histoire et de la mémoire collective qui connectent ensuite ces cultures à travers le monde.

Domingo sélectionne des histoires et des lieux précis en suivant un fil rouge qui l’a amené dans un pèlerinage historique de Castelmezzano jusqu’au Mexique, via l’Italie du Sud et l’Anatolie. Les images des installations rupestres de Phrygie, de Cappadoce, de Gizeh, de Polignano, ou de Mexico City montrent à quel point les liens entre l’homme et la nature se sont entrecroisés à travers les âges.

Les Arabes se sont servis de l’architecture naturelle de Pietrapertosa pour préserver la sécurité de leur communauté. Ils avaient l’habitude de se réfugier dans les cavités de la montagne qui domine la ville – et qui donne son nom à Pietrapertosa – afin de voir sans être vus. De la même manière, l’image du Tombeau de Midas montre la rencontre de la nature avec la civilisation, archaïque et moderne. Le tombeau, symbolisant le mythe, est creusé dans la roche, alors qu’une personne tenant un appareil photo numérique se dresse devant le monument pour le photographier. Enfin, la ville de Mexico est montrée comme un carrefour de trois cultures différentes – celle des Aztèques puis de l’Etat précolonial et moderne – qui ont chacune d’entre elles imprimé leur propre identité dans la ville. Les interventions de l’homme ont façonné le paysage de la même manière que le paysage a influencé le développement et l’identité de la société.

Elisa Badii

Domingo Milella, Outer edges of some buried age. A view from Castelmezzano: rupestrian cultures in the Mediterranean region and beyond

Jusqu’au 3 octobre 2011

Palazzo Coiro
Castelmezzano
Potenza
Italie

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