Le photographe : Robert Doisneau, l’éditeur : Benedikt Taschen, le réalisateur : Jean-Claude Gautrand. Ce livre est formidable. C’est un monument, il comporte plus de 400 photos, dont la moitié peu ou inconnues. J’ai connu Robert Doisneau. Deux ou trois fois par an, nous déjeunions ensemble. Personnage rare, je lui dois l’un de mes plus beaux souvenirs. Un matin de la fin des années 70, je me réveille avec une énorme déprime. Je dois déjeuner avec Doisneau, j’envisage de le décommander, naturellement je ne le fais pas. Doisneau arrive, hilare, « Naudet, j’ai une histoire à vous raconter ! Je sors de mon bilan de santé, comme je suis un peu connu, j’ai droit au professeur et à sa horde d’internes. J’étais allongé, recouvert de prises et de fils, ils sont entrés. Au bout de quelques instants le patron blêmi et entraine sa troupe dans la pièce d’à coté. Ils parlent « cette fois c’est grave, on ne peut plus attendre, il faut prendre une décision » ils parlent, et j’entends tout. Je me lève, je retire les fils, le professeur revient :
– Que faites vous monsieur Doisneau?
– Dites moi la vérité lui dis-je.
– Ah je comprends me répond-il, vous allez très bien monsieur Doisneau, c’est de la machine dont nous parlions, elle ne marche plus! »
Ma déprime existentielle avait disparu, quelque mois plus tard lors d’un autre déjeuner, il me raconta les quelques semaines ou il fut l’assistant de Penn sur les petits métiers.
LIVRE
Robert Doisneau
Editions Taschen
Par Jean Claude Gautrand
Relié, 25 x 34 cm
540 pages
€ 49,99
