Le photographe anglais John Stewart, né en 1922, est décédé aujourd’hui à l’âge de 95 ans. Sa rencontre décisive avec Henri Cartier-Bresson et la découverte de son laboratoire mirent fin à sa jeune carrière militaire dans la British Army.
Né à Londres, élevé à Paris, il partit s’installer à New-York en 1951, avec dans ses valises des clichés de Picasso, Matisse ou encore Braco. Il fit ses premières armes dans les pages d’Harper’s Bazaar, sous la houlette de son directeur artistique Alexei Brodovitch, avant de collaborer aux revues Fortune et Vogue. Stewart partit ensuite sur les rivages asiatiques, comme conseiller technique pour le film Le Pont sur la Rivière Kwai. L’Asie lui plaît, il la documentera tout au long de sa carrière : la Birmanie et ses combattants, le Tibet alors interdit aux touristes étrangers…
1976 marqua un tournant dans sa carrière. Alors photographe de mode, il décide de se tourner vers une photographie plus personnelle, plus documentée, tournée vers la nature. Le noir et blanc guida ses nouvelles expériences. Un nouveau tournant qui fut rapidement apprécié : cette même année, ses travaux sont montrés à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, et jusqu’à Hong Kong et Shanghai. Sa pratique nécessitait un long travail, une tranquillité quant aux résultats obtenus : il lui fallait trois jours pour sortir un tirage au charbon de 60 x 80 cm. Ses expériences continues ont notamment permis l’approfondissement de cette technique du tirage au charbon, révélant toute leur force et leur beauté dans l’exploration de paysages et natures mortes.
Revenu en France Stewart a partagé le dernier quart de sa vie entre Paris et la Provence. En 1996, il fonda l’ONG caritative ‘Iris’ avec Michèle Claudel au Cambodge.
Arthur Dayras