Tous les soirs du week-end, les rues pavées du quartier du Meatpacking, à New York, deviennent l’épicentre d’un microcosme de politique sexuelle. Les règles qui régissent la ville pendant la journée sont suspendues; l’acte de regarder, négligé dans la journée, est effrontément célébré. Les femmes, qui se promènent dans ces rues déchiquetées en talons hauts, sont sûres d’elles, mais leurs démarches paraissent instables. Une pléiade de compliments et de sifflets les accompagne et leur trace un chemin à travers l’espace.
Cet ancien quartier ouvrier autrefois grivois qui était connu pour sa vie nocturne, ses travestis et ses prostituées, a été récemment transformé en un carnaval ostentatoire pour jeune célibataire hétérosexuel. Le spectacle du quartier Meatpacking fait étrangement écho au déséquilibre entre femmes et hommes célibataires à New York, ces dames étant largement plus seules que ces messieurs. Enhardis par un tel choix, les hommes sont vifs et bruyants, tandis que les femmes sont soucieuses de se faire remarquer. Alors que la nuit avance, les jeux de séduction et les discussions s’éteignent, alimentés par l’alcool et l’espoir.
Bien que l’histoire sordide du Meatpacking District et de ses maisons fétiches a été dissimulée par l’installation des boites de nuit à la mode, la zone reste le terrain de jeux sexuels, offrant un aperçu fascinant de la romance contemporaine.
