Inspirées d’œuvres inscrites dans le monde de l’histoire de l’art qui m’accompagnent depuis l’adolescence, ce lien particulier est comme celui d’une famille d’âmes dont l’arbre généalogique invisible me murmure de le dessiner. Ce dessein est réalisé comme suit : composer une mise en scène, styliser les modèles, éclairer, et guider le sujet devant mon objectif. Photographier et travailler en post-production les fichiers numériques jusqu’aux tirages. Et enfin exposer ces œuvres comme une révélation d’identités sensibles. Ma création et ma recherche se tiennent là, dans une thématique du portrait que je titre “Portraits d’âmes”.
Par un casting sauvage, ma quête de portraitiste est tournée vers les personnes chez qui je perçois une certaine noblesse ignorée d’eux mêmes. Ainsi qu’une lueur et une ressemblance avec des modèles de l’histoire de l’art. Je m’applique à une guidance fluide du modèle vers son potentiel artistique. Ma pratique s’inscrit dans le champ artistique et social. Tout en partage.
Delphine Tomaselli
A Delphine Tomaselli,
Delphine Tomaselli se définit elle-même comme portraitiste de la photographie. A l’ère du selfie, son œuvre restitue toutes les lettres de noblesse à l’art du portrait.
Être portraitiste, c’est avant tout une rencontre, nous dit-elle, une rencontre avec l’autre, stimulant son imagination, inspirant son œil d’artiste.
Spontané ou recherché, le geste n’est jamais anodin et le portrait jamais prosaïque. L’image est composée telle une partition musicale, ce qui est donné à voir joue entre le visible et l’invisible, une phénoménologie de la perception.
Delphine Tomaselli dépasse les contingences de l’image pour nous offrir le dédoublement de la Beauté et de l’Inattendu. Cette perspective vers une trame onirique où le portrait n’est jamais figé dans une identité, s’affranchit de ses limites. Elle laisse percevoir une infinité de possibles, un kaléidoscope d’images oscillant entre le réel et l’irréel, la beauté et le subliminal, le passé et le présent.
Si « portrait » se constitue de l’intensif « pour » et du verbe « tirer », l’artiste ne tire jamais le portrait de ses modèles mais les habille d’une myriad d’histoires picturales s’inscrivant dans une relecture de l’histoire de l’art et sa création originale.
L’art sert de référence aux mises en scène re-sacralisant le portrait. A sa manière de photographier, elle peint avec la lumière de son objectif et l’âme de ses modèles.
Mélanie Grasset
Delphine Tomaselli : Portraits d’âmes
Jusqu’au 29 décembre 2022.
40 avenue François Bougouin
441510 Le Pouliguen, France
